Washington va envoyer des drones au-dessus de la Syrie pour aider à freiner l'Etat islamique
La Maison Blanche pourrait même envisager des frappes aériennes.
Les autorités syriennes sont prêtes à coopérer avec la communauté internationale pour lutter contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI). Une main tendue que les Etats-Unis s'apprêtent à saisir. Selon le Wall Street Journal et le New York Times (liens en anglais), lundi 25 août, la Maison Blanche est sur le point d'envoyer des avions-espions et des drones au-dessus de la Syrie pour repérer les jihadistes et préparer le terrain pour d'éventuelles frappes aériennes.
La décapitation du journaliste américain James Foley et la présence de nombreux Occidentaux parmi les combattants jihadistes, qui pourraient un jour semer la terreur en Europe et aux Etats-Unis, ont manifestement changé la perception de la menace à la Maison Blanche. Washington, qui a mené depuis le 8 août plus de 90 frappes contre l'EI dans le nord de l'Irak, a durci ces derniers jours le ton. Les Etats-Unis affirment leur détermination à poursuivre leurs raids et envisagent de les étendre à la Syrie, où l'Etat islamique affronte à la fois les rebelles et le régime de Bachar Al-Assad.
"Passer la vitesse supérieure"
"Le président n'a pris aucune décision concernant des opérations militaires en Syrie", a assuré son porte-parole. Mais plusieurs responsables de l'administration laissent entendre qu'une nouvelle phase militaire est en préparation. Un proche conseiller de Barack Obama sur la politique étrangère assure que Washington fera ce qui est nécessaire sans être "limité par des frontières". Pour le général Martin Dempsey, plus haut gradé américain, l'EI "est une menace régionale qui sera bientôt une menace pour les Etats-Unis et l'Europe".
Un ancien haut responsable de l'administration a ainsi "le sentiment que [les Américains] ont passé la vitesse supérieure"."Les Etats-Unis sont, de facto, en guerre contre l'EI. Il va y avoir une escalade, c'est inévitable", estime en écho Hussein Ibish, chercheur à l'American Task Force on Palestine, centre de réflexion de Washington.
Néanmoins, l'administration Obama, dont les éventuelles frappes pourraient, de fait, aider le régime de Bachar Al-Assad, se retrouve dans une situation délicate. "Nous ne considérons pas que nous sommes du même côté simplement parce qu'il y a un ennemi commun", a tenté d'expliquer lundi une porte-parole du département d'Etat. De son côté, le ministre des Affaires étrangères syrien, Walid Mouallem, a affirmé que toute frappe américaine contre les jihadistes sur son territoire devait être coordonnée avec lui, au risque d'être considérée comme une agression.
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