Total se lance dans le nucléaire
C'est un concubinage inédit, sous les auspices de l'autorité de l'eau et de l'électricité d'Abu Dhabi (Adwea). L'électricien émirati cherche à acquérir deux centrales nucléaires. Elles serviront surtout à dessaler de l'eau de mer, enjeu primordial en plein désert.
Pour remporter le marché, les trois grands groupes ont fait cause commune, et rendront une seule copie pour trois.
Areva, logiquement, s'occuperait de fournir les deux centrales. Elle construit déjà un réacteur EPR en Finlande. A Suez reviendrait l'exploitation. Le groupe franco-belge est bien connu aux Emirats, où il s'occupe d'une centrale qui produit le quart de l'électricité du pays. Une centrale d'ailleurs exploitée avec le troisième larron du trio : Total.
En s'introduisant dans le secteur nucléaire, le pétrolier concrétise une “réflexion approfondie”. Il projette de sortir du seul pétrole pour investir toutes les formes d'énergies, du solaire au nucléaire en passant par le gaz. Mais pas question de conquérir ces nouvelles terres au pas de charge. Total veut rester prudent : pas de prise de participation, pas d'aventure en solo.
Avec cet attelage, le trio espère bien remporter la course, d'autant que les perspectives sont prometteuses dans la région. Les autres monarchies du Golfe, Arabie Saoudite, Barheïn, Qatar, Oman et Koweït, comptent bien se doter d'un programme nucléaire, pour faire pièce à une autre ambition du même genre au Moyen-Orient : celle de l'Iran.
Grégoire Lecalot
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