Un soldat américain massacre 16 civils afghans
La force armée de l'Otan a asssuré que les responsables du massacre devront répondre de leurs actes. Le président afghan condamne un "assassinat impardonnable".
Seize civils afghans, dont des enfants et des personnes âgées, ont été massacrés par un soldat américain sorti de sa base très tôt dimanche 11 mars pour réaliser un carnage dans la province de Kandahar, bastion taliban du sud de l'Afghanistan.
Les victimes "incluaient ceux d'enfants, de femmes et d'hommes âgés", selon un journaliste de l'AFP présent sur place. "Dans une maison, il y avait dix personnes, dont des femmes et des enfants, qui avaient été tuées et brûlées dans une pièce. Une autre femme gisait, morte, dans l'entrée de la maison", témoigne le journaliste. "Ils ont été tués et brûlés. J'ai vu au moins deux enfants, âgés de 2 ou 3 ans, qui l'étaient".
L'Isaf, la force armée de l'Otan, a reconnu l'existence de "morts" civils afghans. "Je ne peux pas expliquer les motivations derrière ces actions insensées, mais ce n'était en aucun cas autorisé par l'Isaf", a indiqué le commandant adjoint de l'Isaf, qui a exprimé, ses "regrets sincères" et sa "peine" pour "cet incident épouvantable". "Quand des Afghans sont tués délibérément par des forces américaines, il s'agit d'un assassinat et d'une action impardonnable", a réagi président afghan Hamid Karzaï qui "condamne" le massacre.
Le général américain John Allen, chef de l'Isaf, a lui assuré que toute personne ayant une responsabilité dans le massacre des seize civils afghans devra "rendre compte" de ses actes, et a promis une enquête "rapide".
Multiplications des "tirs amis"
Cette fusillade est une catastrophe pour l'Otan et ses troupes, déjà visées de plus en plus régulièrement par des "tirs amis" de soldats afghans qu'elles forment, ce qui a plombé la confiance entre les deux camps. La situation, déjà extrêmement tendue, risque encore de s'aggraver, des représailles étant attendues.
Six militaires américains ont été abattus par leurs collègues afghans entre le 23 février et le 1er mars, après l'incinération d'exemplaires du Coran dans la base militaire américaine de Bagram et les très violentes manifestations antiaméricaines qui ont suivi, au lourd bilan de 30 morts et 200 blessés.
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