Les raids israéliens ont tué 29 Palestiniens dimanche
La majorité des victimes sont des enfants. Le bilan depuis mercredi est d'au moins soixante morts palestiniens et trois morts israéliens.
GAZA - Au cinquième jour de l'offensive israélienne sur la bande de Gaza, le bilan s'élève à 29 morts Palestiniens, dont de nombreux enfants. Israël a visé de nouveau des bâtiments du Hamas ainsi que des centres de presse où se trouvaient des journalistes locaux et étrangers. Laurent Fabius est sur place pour tenter de négocier un cessez-le-feu.
29 morts palestiniens aujourd'hui
Vingt-neuf Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants, ont été tués dans des raids aériens israéliens dimanche, selon les services de santé du territoire palestinien. Près de la moitié des Palestiniens tués sont des non-combattants, selon des sources médicales et des organisations de défense des droits de l'Homme.
Une frappe ayant tué huit membres d'une même famille, dont quatre enfants, était destinée à abattre un haut responsable du Hamas, selon Paul Danahar, chef du bureau Moyen-Orient de la BBC. On ignore si l'homme était à son domicile.
Jamal Dalou was Hamas man targeted. Now reports he may have been killed in strike. 9 of his family r dead say #Hamas twitter.com/pdanahar/statu…
— Paul Danahar (@pdanahar) November 18, 2012
Depuis le début, mercredi, de l'opération militaire israélienne Pilier de défense contre la bande de Gaza, 61 Palestiniens ont été tués, et trois Israéliens. Plus de 450 personnes ont été blessées, dont de nombreux civils.
Israël envisagera une trêve si les tirs de Gaza cessent
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a déclaré qu'Israël était prêt à envisager une trêve, à la "seule condition" que tous les groupes armés palestiniens de Gaza stoppent "complètement" leurs tirs.
Pour Obama, Israël a droit de se défendre. En déplacement à Bangkok, Barack Obama a déclaré soutenir pleinement le droit d'Israël à se défendre et a appelé à une cessation des tirs de roquettes palestiniennes en direction de l'Etat hébreu à partir de la bande de Gaza pour permettre un règlement pacifique de la crise. "Il n'existe pas de pays au monde qui tolèrerait que ses ressortissants reçoivent une pluie de missiles venant de l'étranger."
Laurent Fabius est arrivé en Israël. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est arrivé en Israël pour proposer l'aide de la France en vue d'un cessez-le-feu. "Notre soutien à la cause palestinienne n'est pas contesté et en même temps, nous avons des contacts avec les Israéliens. Nous sommes presque les seuls dans cette position-là. Nous parlons aux uns et aux autres, nous sommes reconnus par les uns et par les autres, et nous voulons la paix", a-t-il déclaré aux journalistes qui voyageaient avec lui. "La guerre doit être évitée et peut être évitée."
Le ministre rencontrera les autorités israéliennes et le président palestinien, Mahmoud Abbas. "Ce déplacement (…) sera l'occasion d'entretiens avec le président Shimon Peres, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Ehud Barak ainsi que le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman", indique un communiqué du ministère.
Israël prêt à "intensifier" les combats. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé dimanche au début du conseil des ministres que "l'armée est prête à intensifier significativement l'opération. Les soldats sont parés à toute éventualité".
Israël ne s'est jamais caché d'une éventuelle invasion terrestre et a déjà mobilisé et les signes de préparatifs d'une telle offensive se multiplient : le gouvernement israélien a autorisé la mobilisation de 75 000 réservistes de l'armée et a positionné des transports de troupes blindés, des bulldozers et des chars près de la barrière à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.
Une trêve possible. "Il y a des discussions sérieuses en vue de parvenir à une trêve, et des arrangements pourraient être trouvés aujourd'hui ou demain", a déclaré dimanche à l'AFP un responsable palestinien, sous couvert de l'anonymat. La veille, c'est le président égyptien, Mohamed Morsi, qui affirmait que son gouvernement était en contact avec Israël et les Palestiniens, et qu'une trêve pourrait être conclue rapidement dans le conflit à Gaza.
Ces déclarations ont été confirmées par une source égyptienne, qui a expliqué : "Nous sommes parvenus à des arrangements importants mais nous avons encore un peu de chemin à faire afin de parvenir à un accord de trêve qui vise à assurer la sécurité et la stabilité et (…) faire en sorte que cela ne se reproduise plus."
Une source proche des négociations a par ailleurs déclaré à l'AFP que plusieurs réunions s'étaient tenues au Caire entre les factions palestiniennes, avec le chef du Hamas Khaled Mechaal et le chef du Jihad islamique Ramadan Challah. "Les organisations veulent que le siège de Gaza soit complètement levé et mettre fin à l'agression israélienne. En échange, toutes les attaques contre Israël cesseront", a-t-elle affirmé.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, doit se rendre à Gaza à la tête d'une délégation ministérielle.
Le Hamas et les médias sévèrement touchés
Les installations du Hamas pilonnées. Après la destruction de son QG samedi, ce sont un "camp d'entraînement" et un "centre de commande du Hamas" qui ont été attaqués dimanche, de même qu'"un centre de communication utilisé par le Hamas" et "plusieurs bases d'entraînement du Hamas", a déclaré l'armée dans un communiqué. "Pendant la nuit, l'aviation israélienne a visé des dizaines de sites souterrains de lancement de roquettes, provoquant de gros dégâts (sur ces installations) du Hamas et d'autres organisations terroristes", a-t-elle précisé.
Les médias visés. Les frappes aériennes israéliennes ont touché cette nuit plusieurs centres de presse. L'antenne en langue arabe de la chaîne publique russe Russia Today a été détruit, sans faire de victimes. Deux tours abritant les bureaux de chaînes de télévision affiliées au Hamas (al-Quds et Al-Aqsa), dans le centre-ville de Gaza, blessant au moins huit journalistes. L'un deux a perdu une jambe, selon les médecins. De nombreux journalistes étrangers travaillaient dans une des tours visées, comme le précise Gregory Philipps, l'envoyé spécial permanent de France Info en Israël.
La tour Shorouk de #gaza qui abritait de nombreux journalistes étrangers, dont Radio France, touchée par un missile twitter.com/gregphil/statu…
— philipps grégory(@gregphil) November 18, 2012
Sur Twitter, le chef du bureau Moyen-Orient de la BBC, Paul Danahar, présent à Gaza, précise que l'armée israélienne savait que des journaliste étrangers se trouvaient dans les tours au moment de l'attaque, mais qu'ils "n'étaient pas leurs cibles".
IDF has told BBC it knew foreign media were in at least one of the buildings in #Gaza when it was hit. Says they were not the target
— Paul Danahar (@pdanahar) November 18, 2012
Dans un document sonore (en anglais), une porte-parole de l'armée conseille aux journalistes de "se tenir éloignés des positions du Hamas".
Tel Aviv esquive les raids palestiniens. Pour la quatrième journée consécutive, les sirènes d'alerte aérienne ont retenti dimanche à Tel Aviv. Au moins dix roquettes ont déjà été tirées en direction d'Israël, sans faire ni blessé ni dégât, la majorité interceptées par le système anti-missile Iron Dome.
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