Yémen : cinq morts dans des manifestations contre l'immunité du président Saleh
Les manifestants demandent le jugement du chef d'Etat, au lendemain de la signature de l'accord prévoyant le transfert de ses pouvoirs à son vice-président.
Cinq manifestants ont été tués jeudi 24 novembre par des tirs de partisans du président yéménite, Ali Abdallah Saleh, pendant une manifestation réclamant sa traduction en justice, à Sanaa (Yémen).
Les manifestants protestaient contre le fait que l'accord de transfert du pouvoir signé mercredi soir à Riyad (Arabie saoudite) accorde l'immunité au président et à ses proches. Plusieurs personnes ont été blessées par des tirs de civils armés fidèles au chef de l'Etat, selon l'hôpital de campagne installé par les protestataires sur la place du Changement, centre de la contestation dans la capitale.
Après dix mois de crise, le président Saleh, à la tête du Yémen depuis trente-trois ans, a accepté de transférer ses pouvoirs à son vice-président.
• Pourquoi ce plan ne satisfait-il pas les manifestants ?
Les opposants au régime réclament toujours la démission immédiate du président et son jugement pour la répression meurtrière de la contestation. La signature de l'accord n'a pas apaisé les esprits : "Le comité d'organisation des jeunes de la révolution pacifique appelle à une manifestation monstre jeudi [24 novembre] pour refuser l'accord signé à Riyad, qui ne nous concerne pas", a déclaré un porte-parole des contestataires.
A Sanaa, des combats ont notamment éclaté entre les forces fidèles au chef de l'Etat, dont la Garde républicaine commandée par son fils Ahmed, et les hommes armés du puissant chef tribal Sadek Al-Ahmar, rallié à la contestation.
• Que prévoit ce plan de sortie de crise ?
Proposé au printemps par les monarchies arabes du Golfe, le plan prévoit le départ d'Ali Abdallah Saleh, en échange de l'immunité pour lui et ses proches.
En vertu de cet accord, il conserverait son titre de président après avoir transmis la totalité de ses pouvoirs à son vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, lequel devra former un gouvernement d'union nationale avec l'opposition. Hadi devra organiser en outre une élection présidentielle anticipée dans les trois mois.
Un plan qualifié dans la foulée d'"avancée importante" par la diplomatie américaine. Barack Obama a exhorté "toutes les parties à commencer immédiatement à appliquer les termes de l'accord", qui peut concrétiser un "nouveau départ" pour le Yémen.
La répression des manifestants et les affrontements entre troupes rivales ont fait des centaines de morts depuis janvier.
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