"C’est la fin de l’unité du Yémen" : exsangue après trois ans de conflit, le Yémen menacé de partition

Laminé après trois ans de guerre, le Yémen est désormais menacé de partition. À Aden, dans le sud, les partisans du divorce avec le nord du pays sont majoritaires et réclament aujourd’hui de revenir aux frontières de 1990, avant l'unification des deux Yémen.

Le drapeau de l’ex-Yémen du sud flotte sur Aden

À Aden, aucune trace du drapeau national. Ici, c’est celui de l’ex-Yémen du Sud, avec son étoile rouge, qui flotte partout, comme pour signifier que le mariage avec le nord du pays est terminé. "Une chose est sûre, c’est la fin de l’unité du Yémen, explique  Mansour Saleh, fervent partisan de la partition. Le pays a sombré dans le chaos et il faut en tirer les conclusions. C’est dans l’intérêt de tout le monde et il en va de la stabilité de la région."

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Car tout indique qu’en tant qu’État, le Yémen a quasiment cessé d’exister. Ses infrastructures sont en déliquescence et son président est réfugié en Arabie saoudite. "Nous pensons que la séparation est la vraie solution, c’est notre ligne, plaide Yasser El Jafari, qui dirige l’un des hebdomadaires les plus lus à Aden. Mais nous sommes convaincus qu’il ne faut pas y aller trop vite et procéder par étape."

État fédéral ou divorce ?

Occupée par les rebelles houthis, la ville de Sanaa, au nord, n’est plus, aux yeux de beaucoup, la capitale des habitants du sud du Yémen. "Aden est la capitale du Yémen, aujourd’hui. C’est un fait et il faut agir en conséquence", défend Ahmed Salim, vice-gouverneur de la ville d’Aden. Le risque, désormais, est de voir s’affronter à Aden les partisans d’un État fédéral au sein de l’actuel Yémen et les tenants de la ligne dure, celle du divorce avec le nord.