Qui est derrière l'attaque du musée de Tunis, piste intérieure ou libyenne ?
Malgré l’absence de revendication pour l’attaque du musée du Bardo à Tunis mercredi, le président Béji Caïd Essebsi a évoqué la situation chaotique en Libye, pays voisin où Daech est actif. Le chef de l’Etat tunisien a déclaré que son pays "s’attendait à une action d’un degré élevé ". Mercredi, les assaillants ont agi alors que les députés travaillaient sur le projet d'une nouvelle loi antiterroriste et auditionnaient des responsables de l'armée.
L'émergence de groupes terroristes
Plusieurs organisations terroristes sont apparues en Tunisie depuis la révolution du Jasmin en 2011 et la chute du président Ben Ali. Parmi elles, figure le groupe le groupe Ansar al charia, noté sur la liste noire des Etats-Unis. Ces groupes se nourrissent des guerres en Irak et en Syrie qui attirent des candidats au djihad. La Tunisie estime qu’environ 3.000 de ses ressortissants ont rejoint le djihad dans ces deux pays. Un certain nombre d’entre eux sont rentrés en Tunisie.
Le voisin libyen surveillé
Le chaos libyen alimente également le terrorisme tunisien. Ahmed Rouissi, un haut responsable d’Ansa Al charia et qui commandait une unité de djihadistes de Daech, a été tué récemment à Syrte sur la côte libyenne. Ce Tunisien était considéré par les autorités de son pays comme le cerveau des attentats qui ont coûté la vie en 2013 aux deux leaders de l’opposition, Mohammed Brahmi et Chokri Belaïd.
Sur France Info, le directeur de l’Observatoire des pays arabes, Antoine Basbous, a estimé que la Tunisie vivait "dans un environnement menaçant ". Mais pour la lutte contre le terrorisme, la Tunisie ajoute-t-il doit "balayer devant sa porte ". Selon Antoine Basbous, "c’est la société civile, vaillante et présente, qui est le meilleur antidote contre le terrorisme ".
La veille de l’attaque menée contre des visiteurs du musée du Bardo, les autorités tunisiennes ont annoncé avoir démantelé quatre filières de recrutement de djihadistes pour la Libye. Au cours des opérations policières, une trentaine de personnes auraient été arrêtées. Ces filières coordonnées par des combattants tunisiens gèrent notamment les camps d’entraînement dans la zone frontalière. Plusieurs caches d’armes ont été mises au jour dans ce secteur.
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