Cet article date de plus de huit ans.

Raqqa, cible d'une vaste offensive anti-Daech

En Syrie, une vaste offensive sur Raqqa a été lancée mardi par l'alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis. Plusieurs milliers de combattants épaulés par les raids aériens de la coalition occidentale font route vers la capitale autoproclamée du califat djihadiste dans le nord de la Syrie.
Article rédigé par Yves Izard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le long d'une rue de Raqqa, en Syrie, une affiche de Daech avec ce slogan : "Nous vaincrons en dépit de la coalition globale" (octobre 2014) © REUTERS/Nour Forat)

Raqqa est une cité millénaire qui connaît son apogée sous le califat des abbassides. Elle se situe à la croisée des routes entre Byzance, Damas et la Mésopotamie, au nord de la Syrie sur les rives de l’Euphrate, à 160 km à l’est d’Alep. Elle devient capitale en 792 avec ses palais et ses mosquées. Les Mongols dévasteront tout en 1258.

Avant la guerre civile en Syrie, Raqqa était la sixième ville du pays. Depuis janvier 2014, sous l’emprise de Daech, Raqqa est devenue la capitale de facto du groupe djihadiste qui y a imposé sa loi par la terreur et s’est doté d’un système de gouvernance assimilable à celui d’un Etat. La police djihadiste, une pour les hommes, une autre pour les femmes, veille à tout écart. Têtes décapitées et corps crucifiés sont exposés dans la cité. 

Double offensive en Syrie et en Irak

Une vaste offensive sur Raqqa a été lancée mardi par l'alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis. 5.000 Kurdes et 5.000 combattants arabes, épaulés par les raids aériens de la coalition occidentale, font route vers la capitale autoproclamée, depuis l'été 2014, du califat djihadiste. Pour l’instant, l’objectif est de libérer le nord de la province, pas de libérer la ville. Mais les djihadistes du groupe Etat islamique utilisent les civils comme rempart. Ils se fondent dans la population pour échapper aux frappes aériennes. Les civils sont pris en tenaille, ils ne peuvent pas quitter la ville.

Les précisions d'Omar Ouahmane, le correspondant permanent de France Info à Beyrouth

Deux autres offensives ont été lancées en Irak avec l’appui de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis. Deux fronts à la fois pour couper la route entre Raqqa et Mossoul, pour mettre fin au mythe de l’Etat islamique transnational. Pour l’instant, c’est Falloujah qui est visée. Selon l’expert irakien Hicham al-Hachemi, si Daech perd Falloujah, il ne lui restera plus que des zones désertiques jusqu’à la frontière syrienne, et ses fiefs se réduiront à Hawija et Mossoul en Irak, et Raqqa en Syrie. Mossoul, avec ses deux millions d’habitants, sera difficile à reconquérir et l’offensive est sans cesse repoussée.

  (© Visactu)

Daech ne reste pas sans réagir. Il a revendiqué lundi un double attentat dans l’ouest de la Syrie tenu par le régime de Bachar al-Assad. Reste l’attitude de la Russie qui soutient le régime de Bachar al-Assad. Elle a annoncé être prête à se coordonner avec les combattants syriens et les Etats-Unis pour chasser le groupe Etat islamique de Raqqa… Cela reste à prouver. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.