Regain de tensions en Ukraine, rencontre Kiev-Moscou dimanche

L'artillerie ukrainienne a détruit une partie importante de la colonne de blindés russes qui a passé la frontière dans la nuit, a annoncé le président ukrainien Petro Porochenko, lors d'un entretien avec le Premier ministre britannique David Cameron.

Un porte-parole de l'armée ukrainienne a par ailleurs annoncé que les forces gouvernementales avaient attaqué les blindés dès leur entrée sur le territoire national. "Les initiatives appropriées ont été prises et une partie (de la colonne) n'existe plus ", a ajouté Andreï Lisenko, s'adressant à la presse.

Mais Moscou a démenti l'entrée d'un convoi militaire russe sur le sol ukrainien. "Aucune colonne militaire russe n'a franchi la frontière russo-ukrainienne ni de nuit ni de jour ", déclare le ministère russe de la Défense dans un communiqué, cité par l'agence de presse RIA. Le ministère russe qualifie les accusations ukrainiennes d'"espèce de fantasme ".

Une incursion confirmée par l'Otan

L'incursion russe a cependant été confirmée peu auparavant par l'Otan, après les affirmations de plusieurs journalistes britanniques. Ces derniers indiquaient avoir vu 23 blindés accompagnés de véhicules logistiques pénétrer sur le sol ukrainien jeudi soir, près de Donestk.

Se refusant à parler d'invasion, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a déclaré que cette incursion confirmait "simplement le fait que l'on voit un flot continu d'armes et de combattants depuis la Russie dans l'Est de l'Ukraine. C'est une démonstration claire de l'implication continue de la Russie dans la déstabilisation de l'Est de l'Ukraine ".

François Hollande appelle à l'apaisement

Présent en Provence à l'occasion du 70e anniversaire du débarquement, le président François Hollande a réagi aux derniers événements lors de son discours vendredi après-midi. Le chef de l'Etat a appelé "la Russie à respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine ". Il a invité ses homologues russe et ukrainien "à faire l'effort nécessaire pour prévenir toute escalade " militaire.

De leur côté, les ministres européens des Affaires étrangères ont mis en garde la Russie, précisant que "toute action militaire unilatérale de la Russie en Ukraine sera considérée comme une violation flagrante du droit international ". L'ambassadeur de Russie a d'ailleurs été immédaitement convoqué à Londre "pour clarifier les informations  faisant état d'une incursion militaire russe en Ukraine et de l'acheminement continu d'équipement à la frontière ", a indiqué le ministère des Affaires étrangères sur son compte Twitter officiel.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a annoncé, lui, qu'il rencontrerait dimanche ses homologues russe, allemand et français à Berlin. "Ce peut être une table ronde ou carrée, mais il faut qu'on parle ", a déclaré Pavlo Klimkine sur son compte Twitter.

Moscou accuse Kiev d'entraver son aide humanitaire

Moscou a d'ailleurs immédiatement réagi, accusant Kiev d'entraver sa mission humanitaire, et a appelé à un cessez-le-feu dans la région pour permettre la livraison de l'aide. "Nous attirons l'attention sur la brusque intensification de l'action militaire des forces ukrainiennes avec le but apparent de barrer la route, qui a été décidée en accord avec Kiev, d'un convoi humanitaire via la frontière qui sépare la Russie de l'Ukraine ", déclare le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

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Ces affrontements, s'ils se confirment, interviennent dans un contexte toujours très tendu, notamment autour de l'acheminement d'une aide humanitaire russe dans l'est de l'Ukraine. Kiev et Moscou s'opposent toujours sur le droit ou non de pénétrer sur le territoire ukrainien.