Bachar al-Assad "est reparti au moins pour 20 ans" à la tête de la Syrie

Bachar al-Assad est à la tête d'une Syrie morcelée. "Le régime contrôle les deux tiers du territoire, les jihadistes à Idleb et la Turquie contrôlent le reste. Même à l'intérieur de la zone gouvernementale, il ne contrôle pas certaines enclaves qui ne voteront pas. Il y a aussi la résurgence de Daech dans le centre du pays", détaille Fabrice Balanche, géographe maître de conférences à l'université Lyon-II.

"Les jihadistes de la région d'Idleb, avec la protection turque, maintiennent la pression sur Damas, mais ne sont plus en état de faire tomber Bachar al-Assad", précise-t-il.

"Toute opposition a été éliminée"

"Pour lui, être réélu, c'est faire un beau pied de nez aux Occidentaux, qui ne lui donnaient pas deux semaines de survie, pensant qu'il allait tomber comme les présidents égyptien et tunisien. Il doit sa survie grâce à l'aide de l'Iran et de la Russie intervenues en 2015, mais de 2011 à 2015, il s'est appuyé sur des forces internes pour tenir. Ces élections sont une manière aussi de savourer sa victoire", explique ce spécialiste de la Syrie.

Bachar al-Assad "est reparti au moins pour 20 ans à la tête de la Syrie s'il n'y a pas de changement de régime à la tête de l'Iran et de la Russie et il a préparé sa succession avec son fils Hafez. En tout cas, toute opposition a été éliminée", conclut Fabrice Balanche.