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La journaliste américaine Marie Colvin est "responsable" de sa mort à Homs, selon Bachar Al-Assad

Lors d'une interview à la chaîne américaine NBC, le président syrien a démenti l'usage d'armes chimiques par son armée, tout comme le fait que des civils et des enfants mourraient sous les bombes du régime.

Article rédigé par Kocila Makdeche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Bachar Al-Assad, le 14 juillet 2016, à Damas.  (SANA / AFP)

Bachar Al-Assad a accordé une interview à la chaîne américaine NBC (en anglais), jeudi 14 juillet. Devant la caméra, le président syrien affirme que la journaliste américaine Marie Colvin, tuée dans un bombardement imputé au régime syrien à Homs en 2012, est "responsable" de sa mort.

Selon le président syrien, le reporter "était entrée illégalement en Syrie" et "a travaillé avec les terroristes [les rebelles dans le jargon du régime]".  "Elle est donc responsable de tout ce qui lui est arrivé", a affirmé Bachar Al-Assad. La semaine dernière, une plainte a été déposée par la famille de Marie Colvin contre le régime de Bachar Al-Assad. Elle accuse Damas d'avoir tué "délibérément et avec préméditation" la journaliste.

Selon la plainte de la famille de Marie Colvin, l'armée syrienne avait intercepté les communications de la journaliste du Sunday Times avant d'envoyer un déluge de bombes sur le lieu où elle se trouvait, un appartement transformé en centre de presse dans le quartier rebelle de Baba Amr. Mais, pour le président syrien, "les forces armées ne savaient pas que Marie Colvin se trouvait quelque part (...) Personne ne sait si elle a été tuée par un missile, de quel type, et d'où il a pu être tiré".

Moscou n'a "jamais" évoqué un départ de Bachar Al-Assad

Interrogé sur ses rapports avec Moscou, Bachar Al-Assad a aussi affirmé que Vladimir Poutine n'a "jamais" évoqué avec lui l'hypothèse de son départ. "Seul le peuple syrien peut dire qui sera président, quand il doit venir, quand il doit partir. Les Russes n'ont jamais dit un mot là-dessus", a-t-il martelé. 

Depuis plusieurs mois, Russes et Américains tentent de relancer des pourparlers entre Damas et les groupes rebelles, pour trouver une issue à ce conflit via un processus de transition politique. John Kerry est attendu ce jeudi à Moscou pour s'entretenir avec Vladimir Poutine et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

Bachar Al-Assad a affirmé qu'il n'était pas "inquiet" de voir Washington et Moscou négocier sur son départ "parce que la politique des Russes n'est pas basée sur le fait de passer des accords mais sur des valeurs". Depuis le début du conflit syrien Vladimir Poutine soutient Damas, son allié dans la région, alors que l'Union européenne et les Etats-Unis ont appelé à maintes reprises au départ de Bachar Al-Assad.

Les enfants tués ? "Propagande et campagne médiatique"

Bachar Al-Assad, dont le clan règne sur la Syrie depuis près de 50 ans, nie complètement les condamnations de la communauté internationale qui accuse le régime de Damas de massacrer des civils. "Nous n'avons jamais pris la décision d'attaquer des zones où il n'y avait pas de terroriste", affirme-t-il. 

Des enfants tués ? "Propagande et campagne médiatique." L'usage de barils d'explosifs, aussi meurtriers qu'imprécis, et d'armes chimiques ? "Personne n'a de preuve sur ce point, explique-t-il. Ce ne sont que des photos sur internet." Depuis le début de la révolte contre le régime de Damas en 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 280.000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes.

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