Manifestation à Paris pour alerter sur le sort des disparus syriens : "Mon mari a été exécuté, je ne l'ai su que deux ans après"
Depuis 2011, des dizaines de milliers de personnes sont portées disparues en Syrie. Pour alerter sur leur sort, une dizaine de femmes syriennes sillonnent l'Europe à bord d'un bus. Franceinfo a rencontré à Paris ces porte-voix de l'association Familles pour la Liberté.
Noura Aghazi a quitté la Syrie il y a trois semaines. Réfugiée au Liban, cette avocate se bat pour la reconnaissance des disparus syriens. Son mari, Bassel en fait partie. Il y a trois ans, il est arrêté par la police du régime à Damas. Il disparaît aussitôt. Aucune trace. Des mois d’angoisse pour la jeune femme tenue dans l’ignorance.
Une exécution dans le secret
Noura Aghazi est sous la menace et la pression des autorités. Ce n’est qu’en 2017 qu’elle apprendra, en partie, la vérité. "Mon mari a été porté disparu en 2015. Il venait d’être transféré à la prison centrale de Damas, traduit devant un tribunal militaire exceptionnel. Il a été exécuté. Je ne l’ai su que deux ans après", raconte-t-elle. Noura Aghazi soupçonne que son mari a été soumis à des traitements inhumains et dégradants, "la torture sûrement", laisse-t-elle entendre. C’est le sort réservé à beaucoup des disparus. La peur des représailles contraint les familles au silence.
Comme d'autres femmes syriennes aujourd'hui exilées à Beyrouth, Paris, Londres ou Berlin, Noura Aghazi tient à témoigner de son histoire. À Paris, l'association Familles pour la Liberté espère alerter la France et le président Macron sur le sort des disparus en Syrie. Un autre combat pour la patrie des droits de l’Homme.
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