Pour Al-Assad, il faudra un an et un milliard de dollars pour détruire son arsenal chimique
Dans une interview accordée à la télévision américaine, le président syrien a expliqué que l'opération de destruction des armes chimiques était "techniquement compliquée".
C'est sûr de lui que le président syrien Bachar Al-Assad a réaffirmé, mercredi 18 septembre, à la télévision américaine Fox News que la Syrie allait bien détruire son énorme arsenal chimique. Mais l'opération coûtera un milliard de dollars et prendra au moins un an, a expliqué le chef d'Etat. Cet entretien, réalisé mardi à Damas, a été diffusé mercredi soir, au moment où le Conseil de sécurité de l'ONU débat d'une résolution qui pourrait prévoir l'usage de la force si le régime syrien ne respecte pas un plan de démantèlement de ses armes chimiques, agréé le 14 septembre par Moscou et Washington.
Bachar Al-Assad a répété que l'attaque aux armes chimiques du 21 août près de Damas était le fait des rebelles et non de ses forces armées, position soutenue par son allié russe. Les Occidentaux, et plusieurs pays arabes, accusent eux le régime syrien d'avoir perpétré ce massacre (plus de 1 000 morts), qui a failli déclencher des frappes américaines et françaises. Mais les Etats-Unis et la Russie ont trouvé un accord, samedi à Genève, pour démanteler l'arsenal chimique syrien, le plus important de la région. "Je crois que c'est une opération techniquement très compliquée. Cela requiert beaucoup d'argent, autour d'un milliard" de dollars, a estimé Al-Assad, qui évalue à "une année, peut-être un peu plus", le temps nécessaire pour "se débarrasser" de son stock d'armes chimiques.
"Une nouvelle sorte de guerre"
Conformément à l'accord de Genève, Moscou a en outre annoncé, après des discussions avec Damas, que la Syrie s'était engagée à fournir dans le délai imparti d'une semaine une information complète sur son arsenal chimique. Mais les deux alliés se sont activés mercredi pour empêcher toute résolution à l'ONU susceptible d'ouvrir la voie à un usage de la force contre la Syrie si elle ne se pliait pas à l'accord de Genève. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Russie, Chine, Royaume-Uni) ont encore eu de nouvelles consultations sur ce projet de résolution. Selon des diplomates à l'ONU, les Occidentaux cherchent à convaincre la Russie que leur projet de texte n'implique pas la menace d'une action militaire immédiate.
Sans sourciller, le chef de l'Etat syrien a également assuré durant l'interview que son pays n'était "pas en guerre civile", mais plutôt confronté à une "nouvelle sorte de guerre" menée par des "dizaines de milliers de jihadistes" de plus de 80 nationalités étrangères, dont "80% à 90%" seraient des combattants "d'Al-Qaïda". D'après lui, depuis mars 2011, "des dizaines de milliers de Syriens" et 15 000 soldats gouvernementaux ont été tués, la plupart dans "des attaques terroristes, des assassinats et des attentats-suicides".
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