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Qosmos, "l'espion" présumé de l'internet syrien, visé par une enquête en France

L'entreprise française est accusée d'avoir fourni au régime du matériel pour la surveillance informatique de la population et donc pour la répression.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La compagnie informatique française Qosmos assure n'avoir jamais vendu de système d'espionnage au régime de Bachar Al-Assad. (AFP)

Après Amesys, Qosmos. Une enquête préliminaire a été ouverte jeudi 26 juillet à l'encontre de cette compagnie informatique française, accusée par des organisations de défense des droits de l'homme d'avoir fourni à la Syrie du matériel pour la surveillance informatique de la population, et donc pour la répression.

La Ligue des droits de l'homme (LDH) et la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) s'appuient sur des documents internes à Qosmos et d'autres sociétés publiés fin 2011 par le site internet WikiLeaks. Ils montreraient que la compagnie française a participé, avec la société italienne AreaSpa, à la surveillance de l'internet en Syrie.

A propos de son produit Deep Packet Inspection, Qosmos explique sur son site fournir "une technologie d'intelligence réseau qui identifie et analyse en temps réel les données qui transitent sur les réseaux".

Qosmos assure n'avoir jamais rien vendu à la Syrie

Les dernières exportations de Qosmos vers la Syrie remontent à l'automne 2011, à la connaissance des autorités, a précisé Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. La société assure de son côté qu'elle n'a jamais rien vendu à la Syrie. "Nous attendons sereinement les éventuels actes d'enquête", a dit à Reuters son avocat, Benoît Chabert. Il ne souhaite pas faire d'autres commentaires.

Une plainte semblable visant la société française Amesys, qui opérait sur les mêmes marchés en Libye, a débouché en mai dernier sur l'ouverture à Paris d'une information judiciaire pour "complicité d'actes de torture". Des découvertes dans les bâtiments officiels du régime de Mouammar Kadhafi après sa chute alimentent des soupçons sur l'utilisation de ses produits en vue de persécutions politiques. La FIDH et la LDH disent disposer de cas précis d'opposants libyens arrêtés grâce à la technologie Amesys.

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