Syrie : la France va défendre devant le Conseil de sécurité de l'ONU une résolution pour un cessez-le-feu à Alep
La Russie a menacé d'opposer son veto de membre permanent.
Le sort catastrophique de la ville d'Alep, en Syrie, est l'enjeu d'une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, qui sera défendue samedi 8 octobre par la France. Les chefs de la diplomatie américaine et française, John Kerry et Jean-Marc Ayrault, ont dénoncé côte à côte à Washington des "crimes de guerre" perpétrés contre des hôpitaux et des écoles de cette ville martyre, divisée depuis 2012 et devenue le front crucial d'une terrible guerre qui fait plus de 300 000 morts et provoqué la pire tragédie humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale.
"La Russie et le régime [syrien] doivent au monde plus qu'une explication sur les raisons pour lesquelles ils ne cessent de frapper des hôpitaux, des infrastructures médicales, des enfants et des femmes", a tonné le secrétaire d'Etat américain en réclamant "une enquête adéquate pour crimes de guerre". S'exprimant à l'ambassade de France à Washington, Jean-Marc Ayrault a lui aussi souligné que "le secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) avait parlé de crimes de guerre". "C'est la réalité", a-t-il lancé à l'adresse de Moscou et Damas.
La Russie menace d'opposer son veto
Jean Marc Ayrault était à Moscou jeudi et à Washington vendredi pour vanter le projet français de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU qui imposerait un cessez-le-feu à Alep. Une nouvelle tentative de règlement diplomatique après l'échec patent d'une trêve fin septembre et le gel du dialogue américano-russe.
J'ai encore l'espoir que la résolution soit votée et qu'elle puisse être mise en œuvre.
Au même moment vendredi, la Russie a menacé d'opposer son veto de membre permanent du Conseil de sécurité à la résolution préparée par Paris. "Je ne vois tout simplement pas comment nous pourrions laisser passer cette résolution (...) confectionnée à la hâte", a condamné Vitali Tchourkine, ambassadeur de Russie à l'ONU.
A la place, la Russie propose une résolution appelant à un cessez-le-feu à Alep, mais sans faire mention d'un arrêt des survols militaires.
Sur le terrain, les forces armées pro-gouvernementales continuent de progresser. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), elles ont pris une colline dans le quartier de Cheikh Saïd, située dans le sud d'Alep. Mais les rebelles y ont repris quelques positions perdues il y a quelques jours.
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