Syrie : la Ghouta orientale victime d'une nouvelle "attaque à l'arme chimique" lundi, affirme une ONG
Anas Chaker, porte-parole de l'Union des Organisations de Secours et Soins médicaux, assure mardi sur franceinfo que le régime de Bachar al-Assad s'est rendu coupable d'une nouvelle attaque chimique dans un village, dans la Ghouta orientale.
Le convoi humanitaire qui devait ravitailler la région de la Ghouta orientale lundi 5 mars en Syrie a été écourtée. Les 46 camions d'aide humanitaire de l'ONU ont dû repartir sans terminer leur distribution à cause des bombardements incessants, d'après les Nations Unies. Depuis, de nouvelles allusions à l'usage d'armes chimiques par les forces de Damas ont le vu jour. C'est que confirme mardi à franceinfo Anas Chaker, porte-parole de l'Union des Organisations de Secours et Soins médicaux (UOSSM).
franceinfo : Vous ne constatez pas d'amélioration ces derniers jours sur le terrain ?
Il n'y a aucune amélioration. D'après les chiffres du bureau de l'UOSSM sur place, il y a eu 101 victimes hier [lundi]. Et depuis le 18 février, selon les chiffres des autorités locales de la Ghouta, 820 personnes ont tuées et plus de 5 000 blessées. Hier soir, encore une ligne rouge a été franchie: une attaque à l'arme chimique dans le village de Kafr Batna. Les lignes rouges des dirigeants politiques n'ont jamais été respectées. Hier nous avons perdu encore un collègue médecin dans cette région, cela montre bien qu'il n'y a aucune amélioration, malgré les trêves, malgré les décisions de l'ONU et du Conseil de sécurité.
La ligne rouge de la France notamment c'est l'utilisation d'arme chimique, cette ligne elle a été franchie d'après vous?
Elle a été franchie depuis le 18 février à deux reprises, y compris cette nuit [nuit de lundi à mardi] à 23h selon les informations de l'UOSSM sur place.
Pourquoi ce convoi humanitaire de l'ONU n'a-t-il pas pu fournir toute l'aide lundi ?
Ce que je peux confirmer ce matin c'est que 70% du contenu de cette aide a été retiré à l'entrée [de la Ghouta]. On trouve dans ces 70% tout le matériel médical, y compris l'insuline et les filtres de dialyse. Tout ce qui est médical a été retiré à l'entrée.
Y a-t-il eu clairement une volonté du régime syrien d'empêcher cette aide d'entrer ?
Si vous regardez ce qui se passe dans cette région depuis un mois, 30 centres de soins ont été bombardés directement et plus de 30 personnes du personnel médical et paramédical ont été prises pour cibles directes dans cette crise.
Ce qui frappe c'est le nombre très important de civils parmi les victimes.
Plus de 95% des victimes sont des civils, dont 25-30% d'enfants. C'est du jamais vu dans l'histoire des guerres contemporaines. La communauté internationale et le Conseil de sécurité sont impuissants. Leur mission est protéger les civils et les civils ne sont pas protégés. Dans cette guerre on a plus de 350 000 morts, 1,5 millions de blessés depuis 2011. L'UOSSM demande depuis plusieurs années d'épargner les civils.
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