Syrie : pourquoi le régime de Bachar al-Assad recule face à la percée des groupes rebelles
Les combats se poursuivent en Syrie. Les forces rebelles emmenées par les islamistes du Hayat Tahrir al-Sham (HTS), après avoir pris Alep dimanche 1er décembre, descendent vers le sud. Ils sont désormais aux portes de Hama, à 200 km au nord de la capitale syrienne Damas. Les appels à la désescalade se sont multipliés lundi, avec la crainte d'une reprise des combats à grande échelle après plus d'une décennie de guerre civile.
De nombreux armements abandonnés sur place
L'armée du régime a bien du mal à contenir les offensives des rebelles. Sur le papier, les troupes de Bachar al-Assad sont pourtant épaulées par les Iraniens et la milice libanaise du Hezbollah, ainsi que par l'aviation russe, présente à demeure en Syrie. Les forces armées syriennes auraient donc dû être en mesure de résister, mais la chute d'Alep en 24 heures montre que cette armée n'a pas été capable d'organiser la défense d'Alep, la seconde ville du pays avec deux millions d'habitants, tombée sans combats. Les rebelles ont pris des bâtiments gouvernementaux, des prisons, l'aéroport international et un aérodrome militaire "sans rencontrer de résistance significative", selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Pire pour l'armée du régime, les rebelles se sont emparés d'une quantité importante de matériels militaires et d'armement, que les troupes du régime ont laissé sur place : une dizaine de chasseurs L39 Albatros, au moins deux hélicoptères, des batteries antiaériennes et des blindés, dont des chars lourds par dizaine.
La dynamique de l'offensive en faveur des rebelles
Dans leurs offensives, les rebelles ont utilisé des nouveaux matériels encore rares sur le front syrien, comme des drones d'attaque kamikaze type FPV, en usage sur les fronts ukrainiens. Pour défendre la ville de Hama, le régime et l'armée de l'air russe conduisent depuis dimanche quelques missions de bombardement, mais visant essentiellement les quartiers généraux supposés du groupe HTS, notamment dans la ville d'Idlib. Il n'est pas évident qu'ils soient capables de construire hâtivement de véritables lignes de défense au sol, comme des tranchées et des bunkers. La dynamique de l'offensive donne pour l'instant l'avantage aux rebelles.
Les combats, les premiers de cette ampleur depuis 2020, ont déjà fait plus de 500 morts, selon une ONG. La guerre civile syrienne, déclenchée avec la répression brutale de manifestations prodémocratie, a fait environ un demi-million de tués.
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