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Vidéo Ahmad, 14 ans, mort sous la torture pour une chanson anti-Assad

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Complément d'enquête. hmad, 14 ans, mort sous la torture pour une chanson anti-Assad
Complément d'enquête. Ahmad, 14 ans, mort sous la torture pour une chanson anti-Assad Complément d'enquête. hmad, 14 ans, mort sous la torture pour une chanson anti-Assad (COMPLÉMENT D’ENQUÊTE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Dans cet extrait d'un document de "Complément d'enquête" sur la longue traque des criminels de guerre, un réfugié syrien livre un témoignage poignant. Dahi raconte le terrible sort de son neveu de 14 ans, coupable d'avoir téléchargé sur son téléphone une chanson satirique contre Bachar el-Assad.

Son neveu Ahmad, cet ancien juge syrien aujourd'hui réfugié en France l'avait élevé comme son fils. Le 2 août 2013, en Syrie, l'adolescent de 14 ans a été arrêté à un barrage routier. Dans son téléphone, les soldats ont découvert une chanson satirique contre Bachar el-Assad. A partir de ce moment, son oncle l'a cherché dans toutes les prisons militaires, mais Ahmad est resté introuvable. 

"Et soudain, raconte Dahi al-Maslamani, quelqu'un est venu me dire 'si tu veux ton neveu, tu dois payer pour savoir où il est'." Il verse alors 12 000 dollars (10 700 euros) à un haut gradé du régime. Mais en retour, rien, aucune nouvelle d'Ahmad pendant des mois. 

Une vidéo de torture filmée par les militaires, puis diffusée pour terroriser les opposants

Jusqu'à ce que l'un de ses amis lui parle d'une vidéo qui tourne sur les réseaux sociaux. Cette vidéo, que Dahi a téléchargée sans imaginer ce qu'il va y trouver, il la montre aux journalistes de "Complément d'enquête". On y voit des hommes en treillis gifler violemment un garçon vêtu de son seul caleçon. "Ce sont trois soldats du régime. Ils sont en train de torturer un gosse et lui demander de dire que Bachar el-Assad, c'est Dieu." Une vidéo filmée par les militaires eux-mêmes, puis diffusée pour terroriser les opposants. 

Cet enfant sur lequel s'acharnent trois militaires, "c'est mon Ahmad", affirme Dahi, sûr de le reconnaître. Il continue à patienter, compte les jours. Le 7 mars 2015, alors qu'il est déjà arrivé en France où il a obtenu l'asile, il tombe sur une photo qui le foudroie. Une photo de la dépouille d'Ahmad, qui a fini par succomber sous la torture.

Extrait de "Mon voisin, ce bourreau", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 9 mai 2019.

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