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Donald Trump accordera-t-il un «pardon présidentiel» à Julian Assange?

Quelle suite Donald Trump donnera-t-il à la pétition, signée le 14 novembre 2016 par plus de 18.500 personnes, l’appelant à exonérer Julian Assange, 45 ans, de toute poursuite aux Etats-Unis? Une pétition équivalente adressée au président sortant des Etats-Unis, Barack Obama, était restée sans suite. Le fondateur de WikiLeaks vit retranché dans l'ambassade d'Equateur à Londres depuis quatre ans.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le fondateur de Wikileaks sur une vidéo en direct lors d'une conférence de presse, le 4 octobre 2016, lors du 10e anniversaire de Wikileaks, à Berlin. (MAURIZIO GAMBARINI / ANADOLU AGENCY)

«Libérez Assange» ou «Merci WikiLeaks». C'est ce qu'on pouvait lire devant l'ambassade d'Equateur à Londres, sur les banderoles et pancartes tenues par une poignée de supporteurs de l'ex-hackers, le 14 novembre 2016. Leur héros étaient entendu pour la première fois dans le cadre d'une enquête, pour viol présumé, menée par la justice suédoise. Ces accusations, qui remontent à 2010, ont poussé la Suède le placer sous le coup d'un mandat d'arrêt européen.


Son interrogatoire à l’ambassade d’Equateur à Londres, où Assange sétait réfugié en juin 2012, après avoir épuisé tous les recours pour éviter son extradition vers Stockholm, a pris fin au bout du deuxième jour, le 15 novembre. L'Australien clame son innocence et dénonce une manœuvre dans le but de le faire extrader vers les Etats-Unis. Convaincu que Washington veut le poursuivre pour espionnage après la diffusion de plus de 250.000 documents confidentiels, diplomatique et militaires, sur la guerre en Irak et en Afghanistan. 

Assange a «pleinement coopéré»
En donnant, pour la première fois, sa version des faits à la justice, le 14 novembre, le quadrégénaire a «pleinement coopéré», selon un communiqué de Wikileaks. Pour son avocat suédois Per Samuelsson, l'activiste australien «a toujours voulu donner sa version des faits directement aux enquêteurs», alors que la justice suédoise lui reproche de s'être systémtiquement soustrait à ses convocations. «Il veut une chance de laver son honneur (...) et espère que l'enquête préliminaire sera abandonnée» après l'interrogatoire, a-t-il ajouté.

S’il accepte de s’y prêter, un test ADN sera effectué sur l'accusé, selon le parquet suédois. La transcription de l'interrogatoire sera transmise ultérieurement aux magistrats suédois, lesquels décideront s'il est inculpé ou non. «Nous attendons qu'après cette audition la procureure l'inculpe et que cette inculpation conduise à un procès devant un tribunal suédois. Ma cliente attend depuis six ans que justice soit faite», a déclaré l’avocate de la partie civile et bête noire de l'ex-hacker australien, Elisabeth Fritz.

Des messages piratés d'Hillary Clinton
En 2005, la Suède a durci sa législation, requalifiant en viol tout rapport sexuel entrepris avec une personne inconsciente. Le «viol de moindre gravité», passible de deux à quatre ans de prison, désigne «un acte de courte durée, commis sans violence ou autre humiliation, mais où il n’y a pas eu de consentement», explique la pénaliste Madeleine Leijonhufvud, citée par Le Monde.

Pendant la campagne présidentielle américaine, WikiLeaks a diffusé des milliers de messages piratés de proches d'Hillary Clinton, conduisant John Podesta, le chef de l'équipe de campagne de la candidate démocrate à accuser Julian Assange de faire le jeu du candidat républicain et désormais président élu Donald Trump. 


Le 8 novembre, jour du scrutin, Julian Assange a publié un communiqué, toujours selon Le Monde, expliquant que la démarche de WikiLeaks n’était «pas liée à un désir personnel d’influencer le résultat de l’élection».

Le nombre des signataires de la pétition adressée à Donald Trump et lancée par Sam Green sur chang.org, comptait plus de 19.595 signataires, le 15 novembre 2016 à 15h45.
 

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