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Election générale au Royaume-Uni: le coude à coude gauche/droite
Le 7 mai 2015, le Royaume-Uni est appelé à renouveler ses représentants à la chambre des Communes. Le Labour et les Conservateurs sont au coude à coude et, selon les sondages, aucun ne pourra gouverner sans le soutien des Libéraux ou du SNP écossais. Dans la campagne électorale, deux thèmes ressortent: la lutte contre les inégalités et l'immigration. Petit tour d'horizon en trois reportages.
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Les forces en présence
269 sièges pour les travaillistes, 276 pour les conservateurs. Les sondages sont têtus et celui que publie le Guardian (au 6 mai) n'échappe pas à la règle. Le score s'annonce serré entre les deux principaux partis. Et chacun devra compter avec un allié pour gouverner.
David Cameron, s'il est réélu, poursuivra-t-il son action appuyé par le Parti libéral-démocrate de Nick Clegg? Rien n'est moins sûr. Les Lib-dem n'ont pas fait allégeance à un camp. Leur campagne s'appuie sur un slogan sans appel. «Les libéraux-démocrates ajouteront un cœur à un gouvernement conservateur et un cerveau à un gouvernement travailliste.» Ils se présentent résolument comme une force de coalition, qui évitera le UKIP à Cameron et le SNP à Miliband.
Miliband qui, justement, ferraille pour réfuter tout accord de gouvernement avec les Ecossais indépendantistes du SNP. L’attaque est venue de la ministre de l’Intérieur, Theresa May, reprenant le thème cher aux Tories du danger d’un « deal » entre les Travaillistes et le SNP. Selon elle le Royaume–Uni ferait face à sa plus grave crise constitutionnelle depuis l’abdication d’Edward VIII en 1936.
«Je veux être clair là-dessus» à précisé Ed Miliband lors d’une émission de télé. «J’ai dit que je ne m’intéresse pas à un accord avec le SNP.»
Les inégalités de plus en plus marquées
Depuis l’arrivée au pouvoir de David Cameron en 2010, la distribution de repas aux plus démunis a été multipliée par quinze. Et le nombre de bénéficiaires de l'aide alimentaire a explosé en deux ans: plus 200%.
Le bilan économique des conservateurs comporte deux faces. Celle de la reprise économique, de la baisse du chômage et du PIB en hausse. Le Royaume-Uni est plus que jamais le navire amiral du libéralisme en Europe.
Le taux de chômage est de 5,7% en baisse de 1,5 point en un an. 1,8 million de chômeurs seulement pour des millions de petits boulots et d’auto-entrepreneurs. En clair écrit Le Monde : «En clair, le chômage n’a pas trop progressé parce que le nombre de travailleurs pauvres augmentait.»
Mais un libéralisme qui laisse beaucoup de monde sur le bord du chemin. Les contrats de travail zéro heure, la bedroom taxe, les salaires libres.
Le poids du vote étranger
En août 2013, le gouvernement de David Cameron faisait scandale en lançant une campagne d’affichage à l’attention des étrangers en situation irrégulière dans le royaume. «Rentrez chez vous ou prenez le risque de vous faire arrêter.»
La politique de Cameron en matière d’immigration est beaucoup moins tolérante que le pensent les migrants retenus à Sangatte de l’autre côté du British Channel. Les conservateurs tentent ainsi de limiter la progression du UKIP, le parti d’extrême-droite.
Mais les immigrés sont aussi une force électorale importante. Ils sont quatre millions d’électeurs venus de l’étranger. Soit naturalisés, soit nés dans un pays du Commonwealth et bénéficiant d’un titre de séjour. Quatre millions, soit presque autant que les voix du UKIP.
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