: Vidéo Ex-espion russe empoisonné : "Complément d'enquête" a retrouvé l'un des inventeurs du Novitchok
Quand il a entendu parler de ce qui est arrivé à l'ex-agent secret russe Sergueï Skripal, il s'est tout de suite dit : "Ça, c'est mon produit." "Complément d'enquête" a retrouvé l'un des inventeurs du Novitchok, ce "petit nouveau" parmi les poisons des services secrets russes.
Le gouvernement russe nie, mais "en Russie, tous les officiels mentent, et de manière éhontée". De toute façon, "il n'y a pas, et il n'y aura pas de preuves directes que c'est la Russie". Quand il a entendu parler de ce qui est arrivé à Sergueï Skripal, Vladimir Ouglev s'est tout de suite dit : "Ça, c'est mon produit."
"Complément d'enquête" a retrouvé l'un des inventeurs du Novitchok. Le "petit nouveau" parmi les poisons des services secrets russes aurait été employé contre l'ex-agent secret retrouvé inanimé au côté de sa fille sur un banc de Salisbury, au Royaume-Uni.
A 61 ans, Vladimir Ouglev, ingénieur en chimie, travaille aujourd'hui comme jardinier à 1 500 kilomètres de Moscou. Pendant quinze ans, il a passé ses journées à manipuler tubes à essai et produits toxiques, protégé par un masque à gaz et de grandes vitres. Il n'est pas censé parler de ses activités au laboratoire secret, mais il a fait plusieurs confidences à Laure Pollez.
Mission : mettre au point un liquide foudroyant dès son entrée en contact avec la peau
C'est dans l'usine secrète de Chikhany, ville fermée au centre de la Russie, qu'aurait été élaboré le Novitchok. A la chute de l'URSS, l'Etat russe s'était engagé à fermer cette usine qui fabriquait tout un arsenal d'armes chimiques, mais la production aurait discrètement continué – ce que Vladimir Ouglev avait dénoncé.
Sur le site, entre 2 000 et 3 000 personnes se livraient à des tests sur des souris, par injection ou application sur la peau. Leur mission : mettre au point un liquide foudroyant dès son entrée en contact avec la peau. "Bien sûr, ce genre de recherche est contraire à l'humanité, reconnaît Ouglev, mais ça fait avancer la science."
Le liquide obtenu ressemblait-il un peu à ce gel détergent vert que la journaliste fait couler sur ses doigts ? "Oui, mais sans couleur." Si ces quelques gouttes étaient du Novitchok, il y aurait "de quoi tuer cent personnes". En "trente minutes maximum"... d'épouvantable agonie. Le Novitchok, agent innervant, agit par asphyxie.
Extrait de "Complément d'enquête. Mon voisin est un espion !", diffusé le 26 avril 2018.
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