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Vidéo Novitchok, checkpoint et poudreuse : on vous fait visiter l'ex-ville fermée russe Chikhany en 120 secondes

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Bienvenue dans le "berceau" du Novitchok
Bienvenue dans le "berceau" du Novitchok en Russie Bienvenue dans le "berceau" du Novitchok (FRANCEINFO)
Article rédigé par Yann Thompson - Envoyé spécial à Chikhany (Russie)
France Télévisions

Depuis le 1er janvier, l'accès au berceau présumé du poison Novitchok est ouvert à tous. Montez à bord.

Une ville fermée qui ouvre, c'est un checkpoint qui ferme. Depuis le 1er janvier, le petit bâtiment de pierre à l'entrée de Chikhany (Russie) a les volets clos. Auparavant, deux feux bicolores filtraient le passage des voitures, conditionné à la présentation d'un laissez-passer officiel. Les autorités ne permettaient pas à n'importe qui de s'aventurer sur ce territoire sensible.

>> GRAND FORMAT. On est allé dans le berceau russe du poison Novitchok, jusque-là interdit aux étrangers

C'est dans un institut de recherche chimique de la ville, dans les années 1970, que le célèbre poison Novitchok aurait été élaboré. Depuis la ratification par la Russie de la Convention internationale sur l'interdiction des armes chimiques, en 1997, cette infrastructure a été utilisée pour démanteler l'arsenal russe. L'opération a eu lieu à l'abri des regards, du fait du statut de ville fermée de Chikhany.

La moitié des habitants sont des retraités

Et maintenant ? Les 5 500 habitants découvrent une nouvelle liberté de circulation mais s'inquiètent d'une baisse des dotations fédérales. Ils redoutent aussi une hausse de l'insécurité, liée à l'arrivée de personnes venues de l'extérieur, voire de l'étranger. "Maintenant, les gens peuvent entrer en ville sans contrôle ni laissez-passer", constate une femme, croisée sur un trottoir enneigé de la rue principale de Chikhany.

Le maire, lui, voit dans la levée du statut de ville fermée une opportunité pour attirer des entrepreneurs et rajeunir la population. A l'heure actuelle, la moitié des résidents sont des retraités, souvent nostalgiques de l'âge d'or de la commune à l'époque soviétique. Tous partagent un espoir : voir l'ancien site de recherche sur les armes chimiques renaître de ses cendres, avec une reconversion dans le traitement des déchets industriels civils. Un bon moyen de tourner définitivement la page du Novitchok.

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