VIDÉO. "Je revis l'attentat encore et encore" : un an après Manchester, une jeune rescapée raconte sa reconstruction
Le soir du 22 mai 2017, une explosion tuait 22 personnes dans l'Arena, à Manchester (Royaume-Uni), à l'issue d'un concert d'Ariana Grande. Un an après, franceinfo a recueilli le témoignage d'une survivante.
Carys Crow se souvient des hurlements des autres spectateurs. Dans la soirée du 22 mai 2017, elle assiste au concert d'Ariana Grande, dans la salle Arena de Manchester (Royaume-Uni), lorsqu'elle entend le bruit sourd d'une déflagration. "Quelqu’un criait : 'C’est une bombe ! C’est une bombe !'" se remémore-t-elle, un an plus tard. En activant un engin explosif, le terroriste a tué ce soir-là 22 personnes.
Aujourd'hui âgée de 18 ans, cette habitante d'Otley, dans la région de Leeds, raconte encore avec difficulté ce moment traumatisant. Dès l'annonce de l'explosion, "nous étions les uns sur les autres, à attendre de voir les portes s’ouvrir", relate la lycéenne britannique à franceinfo. "Ou de se faire tirer dessus, car nous pensions qu’un tireur allait nous abattre."
Nous nous sommes dit que nous allions mourir. Que nous n'allions pas sortir de cet endroit.
Carys Crow, rescapée de l'attentat de Manchesterà franceinfo
"Nous nous reconstruisons ensemble"
Carys Crow et son amie sont sorties indemnes de la salle. Mais les blessures psychologiques sont toujours bien présentes : elle souffre, depuis, de stress post-traumatique. "Je sais que les souvenirs resteront avec moi pour toujours", reconnaît la jeune femme. Malgré une matinée consacrée à sa thérapie chaque semaine, Carys Crow continue de voir ressurgir l'attentat dans ses rêves, près d'une nuit sur deux. "Je revis l'attentat encore et encore quand je m'endors", témoigne la rescapée.
Je vois des gens, je vois ma famille tuée dans mes rêves, car ce soir-là, j’ai pensé que j’allais les perdre.
Carys Crowà franceinfo
En un an, la lycéenne a tout de même noté de véritables progrès. Au-delà de sa prise en charge médicale, Carys Crow évoque les bienfaits d'un projet qu'elle a elle-même lancé : la chorale Manchester Survivors Choir. Chaque mois, 45 survivants de l'attentat, âgés de 9 à 53 ans, se réunissent à Manchester pour chanter – et guérir – ensemble. "Je ne me sens pas anxieuse quand je chante avec eux, assure la lycéenne. Nous sommes ensemble, nous avons notre refuge et nous nous reconstruisons ensemble."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.