Le métro londonien paralysé par une grève
Le conflit, qui oppose la régie Transport for London et les syndicats, porte sur la suppression de postes et de guichets dans les stations, prévue dans le cadre de la modernisation du réseau.
C'est le dernier épisode d'un début d'hiver cauchemardesque pour les voyageurs britanniques, confrontés à une multitude de mouvements sociaux. Des millions de Londoniens sont affectés, lundi 9 janvier, par une nouvelle grève dans le métro de la capitale.
La plupart des stations de la zone 1 du centre de Londres sont fermées. Seuls quelques trains circulent. Un retour à la normale est espéré pour mardi matin.
Les guichets remplacés par des distributeurs
Le conflit empoisonne les relations entre la régie Transport for London (TFL) et les syndicats depuis des années. Il porte sur la suppression de postes et de guichets dans les stations, prévue dans le cadre de la modernisation du réseau. Les grévistes dénoncent particulièrement la suppression des bureaux de vente de billets dans les stations, remplacés par des distributeurs automatiques.
Selon les deux syndicats qui ont appelé à ce mouvement, plus de 800 postes "cruciaux pour la sécurité dans les stations" ont été supprimés. Les promesses de nouvelles embauches ne sont pas suffisantes, selon eux.
"Ce mouvement social nous a été imposé par des suppressions d'emplois sauvages qui ont transformé le métro londonien en piège mortel", estime le secrétaire général du puissant syndicat RMT. "On a eu des cas où des voyageurs sont tombés sur les rails sans personnel pour gérer la situation. Si nous n'agissons pas, il risque de se passer quelque chose de grave", a-t-il déclaré.
"Une souffrance pour des millions de Londoniens"
Mais la plupart des voyageurs ont du mal à entendre les arguments des syndicats. "Le monde entier utilise des distributeurs automatiques. Il faut s'adapter aux nouvelles technologies, presque plus personne n'achète des billets au guichet. Cette grève ne m'enchante vraiment pas, surtout en hiver", déplore Fiona Stockwell, échouée à la gare de King's Cross. "Je ne comprends vraiment pas la raison de cette grève. C'est une sacrée galère pour moi", s'agace Ross Kemp, qui travaille dans la finance.
Plusieurs grèves ont déjà eu lieu depuis 2014 pour dénoncer ces réformes initiées par l'ancien maire conservateur de Londres, Boris Johnson. Rattrapé à son tour par le conflit, son successeur, le travailliste Sadiq Khan, a déploré sur Twitter que cette grève "plonge dans la souffrance des millions de Londoniens".
This tube strike will cause misery to millions of Londoners. Latest @TfL travel advice here https://t.co/EH11ajs3kS #TubeStrike
— Sadiq Khan (@SadiqKhan) 8 janvier 2017
"Nous avons déjà créé 200 nouveaux postes et voulons continuer le dialogue avec les syndicats s'ils sont mécontents. Mais pourquoi faire grève ? Pourquoi ne pas résoudre les choses à l'amiable ?" s'est interrogé Sadiq Khan sur la BBC (en anglais).
En décembre, il s'est pourtant vanté de la qualité du dialogue social en vigueur à TFL, par opposition au chaos qui continue de sévir chez Southern Railway, la compagnie ferroviaire qui relie Londres au sud-est de l'Angleterre, également confrontée à un mouvement social. Les employés de Southern Railway feront de nouveau grève mardi, mercredi et vendredi pour protester contre la volonté de la direction de confier aux conducteurs la fermeture des portes des trains, jusque-là assurée par un autre employé.
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