La Banque d'Angleterre conserve ses nouveaux billets, et tant pis pour les traces de graisse animale
Une pétition réclame le retrait des nouvelles coupures en plastique produites, car elles contiennent des traces de suif. La Banque d'Angleterre s'est penchée sur la question, mais a décidé de maintenir les coupures en circulation.
Amateur de bonne viande, Winston Churchill aurait sans doute apprécié la nouvelle. Près de 130 000 sujets de Sa Majesté ont réclamé à la Banque centrale d'arrêter d'utiliser de la graisse animale pour fabriquer ses billets. Des traces (0,01%) de suif de bœuf ou de mouton, en effet, ont été relevées sur les nouvelles coupures de 5 livres, produites à 440 millions unités depuis le mois de septembre.
"C'est inacceptable pour les millions de végétaliens, de végétariens, d'Hindous, de Sikhs, de Jaïns et autres au Royaume-Uni", estime la pétition (en anglais). "La Banque d'Angleterre n'était pas au courant de la présence de ces produits dérivés d'animaux dans le polymère plastique des billets, quand elle a signé le contrat avec le fournisseur", répond l'institution dans un communiqué (en anglais), publié mercredi 15 février.
Statement on the next steps following the discovery of traces of animal-derived products in polymer £5 notes. https://t.co/dopTlX4oO4
— Bank of England (@bankofengland) 15 février 2017
Pour l'heure, elle n'a pas l'intention de modifier la composition des billets. Les coupures de 5 livres restent donc en circulation, tandis que la production des futures coupures de 10 livres sera bien assurée, à compter du mois de septembre prochain.
Le fabricant met en avant les atouts du produit
L'entreprise Innovia, en charge de la fabrication des billets, utilise le suif pour ses propriétés antistatiques et antiglisses, rapporte The Independent (en anglais). David Salomon, qui a conçu le premier billet plastifié, mis en circulation en Australie en 1988, ajoute que ces coupures sont plus économiques en papier, plus hygiéniques, et qu'elles sont moins susceptibles d'être souillées par de la drogue. Malgré les traces de suif, donc, difficile de prendre l'expression "graisser la patte" au pied de la lettre.
Le site Quartz (en anglais) évalue la masse de suif à 0,00007 g par billet, en prenant pour référence une coupure de 0,7 g. Au total, la masse totale de suif utilisée pour les billets de 5 et 10 livres s'élèverait donc à 77 kg, selon ce calcul approximatif, quand une vache permet d'en recueillir une quarantaine. Soucieuse de ne fâcher personne, la Banque d'Angleterre a tout de même demandé à l'entreprise de rechercher des alternatives végétales au suif. Et de mettre ainsi un terme à la crise de la graisse.
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