Mort d'Elizabeth II : pour les monarques, l'art de régner sans gouverner

Pendant ses 70 ans à la tête du Royaume-Uni, la reine Elizabeth II s'est toujours bien gardée de commenter les affaires politiques de son pays. Si la souveraine était officiellement cheffe d'État, son rôle était strictement apolitique, bien souvent réduit à une dimension cérémonielle. Ses interventions hors des protocoles et de ses voyages à l'étranger se faisaient rares. Elle avait toutefois pris la parole à la veille du confinement.

Un rôle de conseil, mais pas plus

Pour autant, la reine n'était pas passive. Elle nommait officiellement les Premiers ministres et les rencontrait chaque semaine pour évoquer la situation du royaume. "Elle peut lui donner des conseils, elle peut lui donner des avis, elle peut s'informer de ce qu'il se passe, mais en principe, elle ne gouverne pas. On ne sait pas ce qu'il se passe, parce que c'est toujours un entretien tête-à-tête", détaille Philippe Harrouard, ancien correspondant à Londres (Royaume-Uni) pour France Télévisions. Si elle a validé près de 4 000 projets de loi pendant son règne, il ne s'agissait que d'une formalité.