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Royaume-Uni : "C'était prémédité", raconte un témoin de l'attaque près d'une mosquée de Londres

Une camionnette a fauché des piétons près d'une mosquée du nord de Londres, dans la nuit de dimanche à lundi. Des témoins de l'attaque font part de leur émotion et de leur inquiétude face à la recrudescence des actes racistes.   

Article rédigé par Antoine Giniaux, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Cette camionnette a fauché des piétons dans la nuit de dimanche à lundi près d'une mosquée du nord de Londres.  (TOLGA AKMEN / AFP)

Une camionnette a fauché des piétons à la sortie de la mosquée de Finsbury Park, au nord de Londres, dans la nuit de dimanche 18 juin à lundi 19 juin. L'attaque a fait un mort et dix blessés, selon un bilan provisoire. Dans la matinée, un homme de 48 ans a été inculpé de tentative de meurtre, a déclaré la police de Londres, qui affirme ne pas rechercher d'autres suspects.

Royaume-Uni : "C'était prémédité", raconte un témoin de l'attaque près d'une mosquée de Londres - un reportage d'Antoine Giniaux

La camionnette blanche est toujours arrêtée dans la rue, portières ouvertes. Un peu après minuit, ce véhicule a foncé sur un groupe de fidèles qui venaient de sortir de la mosquée. 

Nelson, un étudiant français en stage à Londres, habite un quartier proche des lieux du drame. Il témoigne avoir entendu un bruit sourd et des cris. "J'ai pensé à un accident de voiture ou à une bagarre. C'est en voyant de nombreuses personnes commencer à affluer dans le sens opposé à l'événement que je me suis dit que quelque chose de plus important avait pu avoir eu lieu." Tout s’est passé très vite, explique Ali, témoin de la scène. "À cent mètres, il y a l'entrée de la mosquée, les gens sortent et il les percute." Selon Ali, l'acte du conducteur du véhicule était délibéré. 

Il savait très bien ce qu'il faisait. C'était prémédité.

Ali, témoin de l'attaque

à franceinfo

Ali explique que des gens dans la foule ont pu stopper le conducteur du véhicule, mais que deux autres personnes se sont enfuies. Une version que dément Awis Shirali. Il fait partie du groupe qui a arrêté l'homme au volant de la camionnette. Pour lui, le conducteur a agi seul. Il affirme ne pas avoir vu de complices.

Il n'y avait qu'une personne. L'homme voulait s'enfuir mais on l'a attrapé. On l'a gardé avec nous pendant 25 minutes ou une demi-heure, le temps que la police arrive.

Awis Shirali, qui a participé à l'arrestation du conducteur

à franceinfo

Dans la rue, des musulmans se rassemblent et prient pour les familles touchées par l'attaque. Mais la tension monte lorsque plusieurs membres du groupe prennent à partie la presse. Mohammad, en colère, reproche aux médias de ne pas avoir relevé l'ampleur des faits, qu'il compare à ceux du 3 juin dernier, sur le London Bridge.  

Quand il y a eu l'attaque du London Bridge, quand des terroristes ont tué des gens innocents qui marchaient sur le pont, dans la minute on a appelé ça un acte terroriste. Ici, ils appellent ça un incident.

Mohammad, inquiet de la montée du racisme

à franceinfo

Mohammad dit remarquer de plus en plus d'actes racistes. "Il y a deux semaines, la femme d'un de mes amis a été poussée dans un escalier", raconte-t-il. La mairie de Londres a confirmé une augmentation de 40% des actes islamophobes dans la semaine qui a suivi l’attentat de London Bridge.

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