Mort d'Alexeï Navalny : "Résistance", "courage", "symbole"... Les hommages de la classe politique française

La sphère politique française réagit à l'annonce de la mort d'Alexeï Navalny, l'opposant russe, vendredi, dans une prison de l'Arctique dans laquelle il purgeait une peine de 19 ans.
Article rédigé par franceinfo
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Le militant politique Alexeï Navalny, lors de son procès à Moscou, le 2 février 2021. (HANDOUT / MOSCOW CITY COURT PRESS SERVICE / AFP)

Le principal opposant à Vladimir Poutine en Russie, Alexeï Navalny, est mort à 47 ans. L'annonce a été faite le vendredi 16 février par le service pénitentiaire fédéral russe. Alexeï Navalny était incarcéré dans une colonie reculée de l'Arctique où il purgeait une peine de 19 ans de prison pour "extrémisme." Sa mort a provoqué immédiatement de nombreuses réactions au sein de la classe politique française, certains allant jusqu'à dénoncer "le système d'oppression russe."

Emmanuel Macron a fait part sur X, de sa colère et de son indignation : "Dans la Russie d’aujourd’hui, on met les esprits libres au goulag et on les y condamne à la mort", écrit le chef de l'état.

Alexeï Navalny "a payé de sa vie sa résistance à un système d'oppression", a réagi le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, sur son compte X. "Sa mort en colonie pénitentiaire nous rappelle la réalité du régime de Vladimir Poutine. À sa famille, ses proches et au peuple russe, la France présente ses condoléances", a ajouté le chef de la diplomatie française. 

"Le symbole de la résistance"

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, dénonce une mort "insupportable" qui "doit tous nous mettre en colère. Alexeï Navalny devient aujourd’hui le symbole de la résistance à l’oppression que Vladimir Poutine exerce sur son peuple. Mes pensées vont à sa famille et à tous les résistants qui marchent dans ses pas." 

Le ministre délégué chargé de l'Europe, Jean-Noël Barrot, estime que "la mort d'Alexeï Navalny nous rappelle la réalité du régime russe et l'oppression du débat démocratique qui y sévit". Il ajoute : "Dans une démocratie, un opposant politique ne meurt pas en prison."

Le député Renaissance et Président de la commission des affaires européennes, Pierre-Alexandre Anglade, va même plus loin dans la condamnation de la Russie. Ce décès est un "signal envoyé au monde : celui d’une dictature prête à tout pour ne pas s’effondrer sur elle-même".

"Navalny est mort assassiné par un système qui n’autorise pas la contradiction", réagit le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. "C’est le peuple russe qui est empoisonné par les mensonges d’Etat. C’est le peuple russe qui est emprisonné par son propre président. C’est la démocratie qui est condamnée à mort à quelques jours du vote", écrit Olivier Faure, alors que des élections sont prévues en Russie pour le mois de mars.

"Tout cela pour le faire taire"

"Poutine a fini par tuer Alexeï Navalny après l'avoir empoisonné, emprisonné, mis au mitard, exposé aux conditions de vie de la prison la plus au nord de l'Arctique, tout cela pour le faire taire", réagit François Bayrou. "Ainsi finissent aujourd'hui, au vu et au su de tous, les opposants au dictateur", conclut le président du Modem. 

Pour l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, "Alexeï Navalny était le courage fait homme. Poutine et ses sbires l’ont empoisonné, déporté puis tué précisément pour cela, a-t-il écrit sur X. Les tyrans ne supportent pas le courage qui leur résiste. Ils en ont une peur bleue. Ce régime est, depuis 1999, une machine à tuer."

Toujours sur X, le député écologiste de Paris, Julien Bayou, dénonce "la réalité du régime de Poutine, agresseur de l'Ukraine, impérialiste, digne héritier de Staline en matière de répression". Il ajoute :"les opposants sont envoyés dans des colonies pénitentiaires reculées de l'Arctique pour y mourir".

"Honneur à sa résistance"

"La mort d'Alexeï Navalny en prison en Russie est un crime puisqu'il s'agit d'un prisonnier d'opinion politique", a réagit sur X Jean-Luc Mélenchon. "Les Insoumis hébergent des réfugiés politiques russes. Ils savent ce qu'est la répression dont sont capables les autorités russes. Ce pouvoir pas plus que les autres ne viendra à bout de la résistance des démocrates Russes." a posté l'ancien candidat insoumis à la présidentielle. 

"Honneur à la mémoire de Navalny au-delà des désaccords. Honneur à sa résistance", conclut-il. Pour rappel, Jean-Luc Mélenchon avait accusé Alexeï Navalny d'avoir tenu des propos antisémites, et d'être un "extrémiste xénophobe" sur son blog.   

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, écrit sobrement sur son compte X : "C’est une nouvelle tragique pour tous les défenseurs des droits humains et des libertés fondamentales."

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