Le FN a emprunté neuf millions d'euros à une banque russe
Le trésorier du parti a confirmé cet emprunt, souscrit fin septembre auprès de la banque russe First Cezch Russian Bank.
Oui, le Front national a bel et bien contracté un prêt de neuf millions d'euros auprès de la banque russe First Cezch Russian Bank (FCRB). C'est ce qu'a déclaré, samedi 22 novembre, le trésorier du parti, confirmant une information de Mediapart. Interrogé sur un article paru sur le site internet, Wallerand de Saint-Just a confirmé que deux millions d'euros avaient déjà été versés au parti, et que le prêt avait été souscrit, fin septembre, par l'intermédiaire du député européen frontiste Jean-Luc Schaffhauser.
"Il y a longtemps que nous cherchons des prêts, notamment pour financer les campagnes électorales. Notre banque, comme la plupart des banques françaises et des banques européennes, refusent catégoriquement de prêter le moindre centime au FN et aux candidats du FN", a justifié le trésorier. "Je ne pense pas que ce soit dirigé contre nous, je pense que c'est général et définitif à l'égard de tous les partis politiques et de tous les candidats. Et donc, c'est M. Schaufhausser (...) qui a depuis longtemps pas mal de relations en Russie, et qui a dit : 'Allez de ma part voir cette banque-là'", a-t-il ajouté.
"La question de l'origine des fonds"
Dans son article, Mediapart évoque un "intense lobbying des dirigeants frontistes à Moscou", parlant d'une rencontre en février entre Marine Le Pen, qui "admire" Vladimir Poutine, et le député nationaliste Alexander Mikhailovich Babakov. Son nom apparaît sur la liste des personnes visées par les sanctions de l'Union européenne envers la Russie. Le site souligne que cette banque est "de facto entre les mains d'un ancien cadre bancaire de l'Etat" russe, Roman Yakubovich Popov.
Pour Mediapart, ce prêt "pose la question de l'origine des fonds et d'une éventuelle ingérence étrangère dans la vie politique française". Rien d'illégal pour autant. Selon la commission nationale des comptes de campagne, "un parti a tout à fait le droit de contracter un prêt auprès d’une banque à l’étranger. Cela apparaît forcément dans les comptes du parti, mais nous n’avons qu’un montant global des emprunts, seuls les commissaires aux comptes ont les détails en mains et effectuent ce contrôle. Nous exerçons un contrôle sur les dons, pas sur les prêts." De son côté, Wallerand de Saint-Justaffirme que "tous les contrôles ont été faits" sur les premiers versements.
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