Crise en Ukraine : face à l'incertitude, "j'ai commencé à faire mes valises", témoigne un habitant du Donbass
Après la reconnaissance par Vladimir Poutine de l'indépendance des républiques séparatistes autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, les habitants se préparent à une possible guerre et anticipent tous les scénarios possibles.
Le calme règne avant une possible tempête, dans le Donbass. Au lendemain de la reconnaissance par Vladimir Poutine de l'indépendance des républiques séparatistes autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, une apparente tranquillité domine à Slaviansk, à une vingtaine de minutes de la ligne de démarcation avec les zones séparatistes. En attendant de connaître l'ampleur de l'opération militaire russe en Ukraine et de la riposte ukrainienne, des gens font leurs courses, les enfants sont à l'école et les adultes travaillent.
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Pourtant, derrière la façade, l'angoisse transpire. Personne n'a vraiment dormi cette nuit : tout le monde a suivi le discours du président Volodymyr Zelensky, diffusé à 2 heures du matin. "J'ai commencé ce matin à faire mes valises", raconte ainsi Arcadi, accompagné de son fils David, âgé de 4 ans. Il se prépare au pire :
"Je charge des talkie walkie pour pouvoir rester connecté avec ma famille car, si la guerre commence, nous n'aurons certainement plus de connexion. Surtout, il faut penser à prendre ses papiers."
Arcadi, un habitant du Donbassà franceinfo
Arcadi prend soin de préciser "si la guerre commence" car, pour ce jeune père de famille, tout est encore possible et il est très compliqué d'anticiper l'issue d'un conflit qui tient en état de stress tout un pays depuis plus de trois mois et va déterminer l'avenir de millions d'Ukrainiens.
"Cela ne sert à rien de faire des conjonctures. Je ne regarde pas la télévision mais ce qui se passe autour de moi. Pour le moment, nous n'avons qu'un ou deux morts et quelques habitations détruites. J'ai un ami qui vit à côté de la ligne de front, on a tiré hier sur sa maison et les vitres sont cassées."
Se préparer à tout
S'il reconnaît que "la guerre est possible", il estime que l'avenir demeure imprévisible. "Il n'y a pas seulement trois scénarios - le retrait, l'invasion ou le statu quo - il y en a au moins 33. Il faut se préparer à tout."
Il y a huit ans déjà, Arcadi a dû parer à l'urgence et quitter Bakhmout au moment où les séparatistes étaient entrés dans la ville. Il s'était alors réfugié à Dniepr, au centre de l'Ukraine, à la limite des territoires russophones à l'est et de l'Ukraine tournée vers l'occident.
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