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"Nos équipes sont sur tous les fronts" : après les deux séismes, le retour des casques blancs en Syrie, héros pour les habitants mais terroristes pour le régime

Après les violents tremblements de terre et leurs répliques qui ont frappé la Turquie et la Syrie, à Idlib, enclave syrienne aux mains de la rébellion, les centaines de milliers de sinistrés de la zone ne peuvent compter que sur les casques blancs, longtemps considérés comme des terroristes par Bachar Al-Assad.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des casques blancs dans les décombres d'immeubles à Azmarin, dans la province d'Idlib, en Syrie, le 8 février 2023. (ABDULAZIZ KETAZ / AFP)

En Syrie, on comptait mercredi 8 février plus de 2 600 morts sortis des immeubles écroulés après les violents tremblements de terre et leurs répliques qui ont frappé la Turquie et la Syrie. Beaucoup de victimes sont encore coincées sous les décombres.

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L’enclave d’Idlib, aux mains de la rébellion, est très durement touchée : plus de trois millions de personnes vivent dans cette dernière poche de résistance à Bachar Al-Assad. Mais depuis le séisme de lundi, la région est totalement isolée : l’aide humanitaire n’arrive pas et les centaines de milliers de sinistrés de la zone ne peuvent compter que les sauveteurs locaux : les casques blancs.

Considérés comme des héros par les habitants

Trois mille secouristes des casques blancs ont ainsi été déployés partout dans les zones sinistrées du Nord-Ouest de la Syrie et viennent en aide aux victimes, tentant de déterrer les personnes encore en vie dans les décombres. Sur une vidéo, on voit par exemple deux volontaires qui creusent à mains nues dans les gravats et parviennent à extraire un petit garçon coincé dans les ruines de sa maison. Il finit par être secouru, le visage recouvert de poussière. Derrières les images, on entend les cris de joie des habitants : les casques blancs sont depuis bien longtemps considérés comme des héros dans cette région d’Idlib. Des secouristes qui travaillent sans relâche, dans cette enclave de l’opposition syrienne.

Les casques blancs sont des hommes et des femmes volontaires, souvent sans formation, qui viennent en aide aux habitants, considérés comme des terroristes par Bachar Al-Assad qui les visent régulièrement. Plus de 300 ont été tués dans les bombardements du régime ou de son allié russe ces dix dernières années.

"On est débordés"

Les casques blancs sont largement financés par les Occidentaux mais appellent aujourd’hui à l’aide : l’argent ne suffit plus et ils manquent de bras et de matériel pour faire face à cette catastrophe. "Nos équipes sont sur tous les fronts, explique l’un d’eux, épuisé, la gorge serrée. Beaucoup de familles sont encore coincées sous les gravats : on essaie de les sauver mais on est débordés."

"On a besoin d’aide : il faut que la communauté internationale fasse quelque chose. C’est un désastre ici, on a besoin d’aide..."

Un casque blanc

à franceinfo

Pour l’instant, le poste frontière avec la Turquie, dernier point de passage qui relie Idlib au reste du monde, est inaccessible à cause du séisme. Au nord-ouest de la Syrie, l’aide humanitaire n’arrive toujours pas et la population est plongée dans un véritable cauchemar.

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