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Séisme en Turquie : à Adana, "on commence à stocker le matériel pour le sauvetage" en raison d'un risque élevé de réplique

Depuis les violentes répliques du début de semaine en Turquie, les scientifiques turcs mettent en garde : la région d'Adana, plus au nord, risque d'être la prochaine sur la liste. Les habitants ont de nouveau quitté leur domicile face à ce risque.
Article rédigé par Julie Pietri, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Face au risque élevé de réplique, la mairie accueille environ 1000 personnes dans ce complexe sportif d'Adana. (GILLES GALLINARO / FRANCEINFO)

À la télévision turque, Naci Gorur, géologue respecté dont les prévisions se sont révélées exactes, le rappelle : après les premiers tremblements de terre, il a averti "qu’il fallait faire attention du côté d’Antioche et Adana, parce que ces villes se trouvent au bout des failles."

La terre a de nouveau tremblé à Antioche, lundi 20 février. Adana serait donc la prochaine sur la liste. Mais personne ne sait à ce jour quand le tremblement de terre se déclenchera et avec quelle puissance.


Sur place, après avoir regagné leurs habitations dans un premier temps, les habitants ont de nouveau quitté leur logement face à la menace. "Vous voyez, on est là-bas, près de la couverture rose", soupire Sultan Tokmak. Cette Turque vient juste de quitter son immeuble, fissuré, pour se réfugier dans les gradins d’un gymnase mis à disposition par la mairie. "Après la réplique d’Antioche, on a eu peur. Ici, j’ai pu dormir vraiment pour la première fois alors qu'à la maison, tu restes assis, tu t’inquiètes, tu ne fais que somnoler."

La municipalité vient en aide à 1000 habitants

La mairie s'est vite mobilisée pour porter assistance à ces habitants démunis. "On avait environ 150 personnes dans ce gymnase en début de semaine, note Elif Uras, psychologue pour la mairie. Ils sont 1 000 maintenant. Avec les prévisions scientifiques, la peur des gens a augmenté. Les gens qui n’étaient pas inquiets après le premier tremblement de terre le sont maintenant."

Dans la ville, où 13 immeubles se sont déjà écroulés, 418 personnes sont mortes. L’inquiétude est donc montée en flèche, note la psychologue. "Même des personnes qui n’avaient pas de dégâts chez eux. On créé des espaces de jeux pour les enfants, pour les rassurer. Certains refont pipi au lit. D’autres recommencent à sucer leur pouce. C’est normal, mais si ça dure plus d’un mois, on leur conseillera d’aller consulter un spécialiste."

À Adana, la mairie organise des jeux pour distraire les enfants. (GILLES GALLINARO / FRANCEINFO)

À la mairie d’Adana, Turkan Esli, l’une des responsables, est consciente des peurs et des risques aussi. "On ne sait pas si ce tremblement de terre va arriver très prochainement ou dans longtemps. Et on doit réétudier les effets qu’il pourrait avoir ici. Déplacer une aussi grande ville d’un seul coup, ce n’est pas possible. À partir de maintenant, on va se débarrasser des mauvaises constructions. Et on commence aussi à stocker le matériel nécessaire pour le sauvetage". Deux hôpitaux de la ville ont aussi été évacués par précaution.

En Turquie, la peur des répliques : le reportage de Julie Pietri et Gilles Gallinaro à Adana


 


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