Séisme en Turquie : des volontaires français installent un hôpital de campagne près d'une ville dévastée
"Je suis enceinte de trois mois". Depuis le tremblement de terre, Bésimè, enceinte de trois mois, ne sentait plus son bébé. Avec cet hôpital de campagne, installé à côté de la ville de Golbasi totalement dévastée, mis en place par des humanitaires français, elle a pu être prise en charge. "Avant le séisme, avant de m’endormir, il bougeait. J’ai eu peur. La première chose à laquelle j’ai pensé, ce sont mes deux enfants. J’ai crié, j’ai couru vers eux. Pour mon bébé, là, ils ont fait l’échographie. Ils ont entendu son cœur. Je me suis dit : 'Ouf, mon chéri, c’est bon !'"
Bésimè se dit aujourd'hui rassurée pour elle et son futur enfant. "Mon Dieu me l’a offert, il aurait pu me le reprendre." Cette Turque avait d'abord essayé de se rendre à l'hôpital de la ville. Mais il ne fonctionne plus depuis le séisme. Il n'y a plus d’eau, la stérilisation du matériel médical est désormais impossible.
Le risque pour les femmes enceintes
Après une catastrophe naturelle, la sage-femme Emilie Sauget, volontaire française, raconte que le stress, le choc peuvent accélérer les accouchements ou compliquer les grossesses. "Si un traumatisme comme ça, ça suffit à faire saigner une femme qui n'est pas enceinte, on peut imaginer que ça peut occasionner des traumatismes de la grossesse ou empirer des pathologies. Quand les patientes viennent pour être rassurées, je ne tergiverse pas, je les mets en salle d'échographie et la première chose que je regarde, c'est une activité cardiaque. On va droit au but."
"Nous n'avons pas besoin de parler la même langue pour rassurer la patiente. Souvent elles pleurent de joie et sont extrêmement heureuses."
Emilie Sauget, sage-femme française bénévoleà franceinfo
Cet hôpital de campagne a été monté à la hâte sur 1 000 mètres carrés. Ce centre médical est équipé d'un bloc opératoire, d'un service d'urgence, et même d'une maternité. Il doit rester sur place le temps que l'hôpital de la ville puisse à nouveau fonctionner.
Karine Roussel est l'infirmière puéricultrice. Elle s'occupe des femmes qui ont récemment eu un bébé et qui s'inquiètent pour leur nourrisson. "Ces enfants vivent la plupart sous tente, ils ont des problèmes respiratoires, des problèmes dermato et surtout l'hypothermie. Ça, c'est un gros souci. Donc c'est très important de pouvoir leur amener des traitements, de leur donner des vêtements chauds et de les rassurer au mieux en les reconvoquant."
Les deux soignantes françaises sont très émues. Elles ont, pour la première fois, eu l’autorisation de sortir de l’hôpital, et ont découvert le quotidien de ces familles, souvent dehors, dans le froid, dans une ville dévastée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.