Cet article date de plus de quinze ans.

Soldats français en Afghanistan: réactions

L'opposition s'interroge sur les buts poursuivis par la coalition internationale déployée en Afghanistan
Article rédigé par France2.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Le bataillon français participait à une opération de "sécurisation" lorsqu'il a été attaqué (© F3)

L'opposition s'interroge sur les buts poursuivis par la coalition internationale déployée en AfghanistanL'opposition s'interroge sur les buts poursuivis par la coalition internationale déployée en Afghanistan "Ce sont les Américains qui décident d'une stratégie et on est obligés de s'y plier", a déclaré Jean-François Khan, ex-tête de liste Modem aux Européennes.

Pour Daniel Cohn-Bendit, leader d'Europe-Ecologie, "on ne va pas rester indéfiniment en Afghanistan". Un 29e soldat français a été tué par des insurgés samedi, a trois semaines des élections.

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a appelé quant à lui à "être en phase avec la population" et au dialogue avec les talibans.

Pour Jean-François Khan, "les Américains ont eu raison d'intervenir" contre les talibans. "La vérité, c'est que nous sommes aujourd'hui dans la situation des soviétiques en Afghanistan : nous avons les mêmes contre nous, et la population nous considère comme des envahisseurs, point final", a dénoncé l'ancien directeur de l'hebdomadaire Marianne, faisant allusion à l'occupation du pays par l'URSS entre 1979 et 1989.

Daniel Cohn-Bendit estime quant à lui que "cette intervention, qui a pu se justifier après le 11 septembre, aujourd'hui, de la manière dont elle continue, arrive à sa fin" et "on ne va pas rester indéfiniment en Afghanistan", a affirmé sur Europe 1 l'eurodéputé, chef de file des Verts au Parlement européen.

Selon l'eurodéputé, "ce qu'il faut remettre en cause, c'est d'abord le type de stratégie qu'il y a eu jusqu'à présent, c'est-à-dire non pas simplement une stratégie militaire, mais une stratégie de renforcement d'un pouvoir politique et d'un pouvoir afghan" pour "permettre aux Afghans de régler leurs problèmes eux-mêmes" par "des négociations".

Accroissement de la violence a l'approche des élections

A moins de trois semaines de ce scrutin jugé crucial pour l'avenir du pays, les violences entre rebelles et forces afghanes et internationales y atteignent des records absolus depuis le début de l'intervention internationale menée par les Etats-Unis pour chasser les talibans du pouvoir fin 2001.

Samedi, un soldat français a été tué et deux autres ont été blessés en Afghanistan lors d'un accrochage avec des insurgés. Les soldats ont été pris dans une fusillade dans la vallée de Ghayne, au nord-est de Kaboul, lors d'une opération de soutien à l'armée afghane.

La victime, qui appartenait au 3e régiment d'infanterie de marine de Vannes, dans le Morbihan, est le 29e soldat français à trouver la mort en Afghanistan depuis 2001. La vie des deux blessés de 23 et 27 ans n'est pas en danger et leur état de santé est "stable", a précisé le ministère de la Défense.

Le président Nicolas Sarkozy "a appris avec une vive émotion le décès, aujourd'hui, d'un militaire français en Afghanistan. Il participait avec le 3e Régiment d'infanterie de Marine de Vannes à une opération de soutien à l'armée nationale afghane (ANA) dans la vallée de Ghayne", a indiqué l'Elysée.

Il condamné "avec force les pratiques lâches et barbares des ennemis de la paix en Afghanistan et (réaffirmé) la détermination de la France à lutter, aux côtés du peuple afghan, contre l'obscurantisme et le terrorisme".

"Le président de la République s'associe à la douleur de la famille et de ses proches. Il leur exprime ses condoléances attristées et souhaite un prompt rétablissement aux deux blessés", poursuit le communiqué.

Lourd bilan côté français

Depuis le 21 juillet et sans compter l'attaque de samedi, les militaires français avaient essuyé huit offensives dans les provinces de Kapisa, du Wardak et du Logar, proches de la capitale Kaboul (centre), selon le commandement français.

Les violences des insurgés afghans, parmi lesquels les talibans chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition menée par les Etats-Unis, ont redoublé d'intensité depuis trois ans malgré la présence de 90.000 soldats étrangers. Elles atteignent ces dernières semaines des records depuis la chute des talibans, à trois semaines des élections présidentielle et provinciales jugées cruciales pour l'avenir du pays.

L'armée française avait subi sa plus grande perte les 18 et 19 août 2008 lorsque 10 soldats étaient tombés dans une embuscade des talibans dans la vallée d'Uzbin, à l'est de Kaboul.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.