G7 : Les ONG environnementales refusent de rencontrer Emmanuel Macron malgré les concessions accordées par le chef de l’État
Elles ne se rendent pas à l’Élysée vendredi, car Emmanuel Macron a accédé à leurs demandes trop tardivement et réservent leur décision quant à leur participation au sommet.
Les ONG du Réseau action climat ne rencontreront pas Emmanuel Macron ce vendredi 23 août à l'Élysée en dépit des concessions accordées jeudi soir par le chef de l'État, a appris franceinfo. Elles avaient annoncé jeudi leur boycott du sommet du G7, qui se déroule du 24 au 26 août à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), "au vu des conditions imposées par l'Élysée". Les ONG regroupées dans ce collectif (Oxfam, Greenpeace, WWF, notamment) reprochent à la présidence de la République de ne pas avoir pris au sérieux leur travail et leurs recommandations en amont du sommet, avec plusieurs réunions plusieurs fois reportées puis annulées. "Le G7 était annoncé comme 'ouvert et inclusif'. Aujourd'hui, l'Élysée empêche les ONG de faire leur travail", a notamment estimé Greenpeace.
Leur participation au G7 encore incertaine
Jeudi soir, l'Élysée a finalement accepté de distribuer aux ONG des badges presse leur assurant une entrée au centre de presse qui regroupe plusieurs milliers de journalistes, a appris franceinfo auprès de la présidence de la République. Mais leur espace de travail est maintenu en dehors de la zone rouge, lieu ultra-sécurisé où se tiennent les discussions du G7. Elles décideront ce vendredi si elles participeront finalement au sommet ou pas.
Lucile Dufour du Réseau action climat dénonçait "une atteinte à la liberté d'expression des ONG". Seulement une dizaine d'accréditation avaient été délivrées dans un premier temps, et leur espace de réunion, situé à côté de la gare de Biarritz, imposait de passer des portiques de sécurité pour accéder aux discussions du G7 et surtout à l'espace presse et aux journalistes qui couvrent le sommet.
Les pays du G7 sont des cancres du climat.
Lucile Dufour, du Réseau action climatà franceinfo
"Les pays du G7 sont les plus responsables de la crise climatique, constate Lucile Dufour. Et ce qui est problématique aujourd'hui c'est que ces pays qui devraient répondre à l'urgence, qui devraient être à l'écoute des mouvements citoyens qui portent des solutions, mettent à l'écart les sociétés civiles de ce G7 et nous le dénonçons".
Risque pointé "d'instrumentalisation"
Le Réseau action climat avait annoncé jeudi ne pas participer au déjeuner, qui se voulait ouvert à la société civile, prévu avec le président de la République vendredi midi, car les organisations ne souhaitent pas être instrumentalisées. "La France souffre d'un déficit d'exemplarité et doit réduire l'écart entre ses beaux discours et ses actes", explique encore Greenpeace.
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