Syrie : Hollande évoque "l'usage probable d'armes chimiques"
Au
lendemain du massacre intervenu en
Syrie dans les
faubourgs de Damas, où l'armée syrienne est soupçonnée d'avoir
utilisé du gaz neurotoxique , de nombreuses voix se sont encore
élevées jeudi pour que l'ONU aille enquêter sur place. L'ONG Human Rights Watch
dressait jeudi matin un tableau accablant de cette attaque, à partir de
témoignages recueillis sur place.
Jeudi, le
président François Hollande a évoqué "l'usage probable d'armes chimiques ", dans un entretien téléphonique avec Ban Ki-Moon. Le chef de l'Etat "a fait part de l'émotion suscitée en France par les massacres intervenus en Syrie dans la nuit du 20 au 21 août, et de l'usage probable d'armes chimiques ", écrit l'Elysée dans un communiqué.
La France souhaite "une réaction de force de la communauté internationale", mais "pas question d'envoyer des forces militaires" (Fabius)
Un peu plus tôt, Laurent Fabius, ministre des Affaires
étrangères avait indiqué souhaiter une "réaction de force de la communauté
internationale " s'il y a la preuve de l'utilisation d'armes chimiques par
le régime syrien. Il a toutefois précisé qu'il n'était
"pas question d'envoyer des forces militaires ". Ajoutant que si le
Conseil de sécurité était incapable de prendre une décision (à part dire qu'il faut "faire toute la lumière"), il faudrait en
prendre d'une autre manière, mais sans plus de précision.
Ban Ki-moon a envoyé une "demande officielle" au gouvernement syrien
Le secrétaire
général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé jeudi directement le gouvernement syrien
à autoriser les experts en armes chimiques de l'ONU présents à Damas depuis
dimanche pour enquêter sur des faits antérieurs, à enquêter "sans
tarder " sur les nouveaux faits. "Une demande officielle en ce sens
est en train d'être envoyée par les Nations unies au gouvernement syrien.
Il (Ban) espère recevoir une réponse positive rapidement ", indique un
communiqué des Nations unies. La Haute Représentante de l'Onu pour les
affaires de désarmement, Angela Kane, doit également se rendre à Damas pour
tenter de faire accélérer les choses.
"Toute utilisation d'armes chimiques, où que ce soit, par qui que ce soit, et quelles que soient les circonstances, violerait le droit international. Un tel crime contre l'humanité devrait avoir de graves conséquences pour celui qui l'a perpétré" (Ban Ki-moon)
De leur côté, les Etats-Unis indiquent n'être pas en mesure "pour l'instant " de dire avec certitude que des armes chimiques ont été utilisées. "A ce moment précis, nous sommes incapables de déterminer de manière définitive que des armes chimiques ont été utilisées ", a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki, ajoutant que "le président (Barack Obama) avait ordonné aux services de renseignement de rassembler au plus vite des informations supplémentaires " sur ces allégations.
En attendant, le régime syrien a repris les frappes jeudi
Enfin, la Russie, principal allié de
Bachar al Assad dans la guerre civile qui mine le pays
depuis plus de deux ans, reste droite dans ses bottes et a appelé jeudi le gouvernement syrien et les Nations unies à
trouver un terrain d'entente pour une enquête.
En tout cas, le temps
presse pour établir les preuves de cette attaque chimique, contestée à plusieurs
reprises par le pouvoir syrien. D'autant que selon une ONG, les frappes
aériennes ont repris en Syrie jeudi, notamment sur la zone concernée. Ce qui devrait empêcher encore un peu plus les inspecteurs de l'ONU d'accéder à la zone, remarque
l'opposition.
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