Syrie : l'offensive de l'armée a repris à Alep, l'opposition demande une réunion "d'urgence" à l'ONU
Pas de trêve pour les combats : dès le début de la matinée,
dimanche, les affrontements ont repris entre les rebelles, retranchés dans
plusieurs quartiers, et l'armée, qui, selon les opposants, continue à pilonner
la ville, avec des bombardements par hélicoptère.
Au moins quatre personnes auraient déjà été tuées ce
dimanche. Pour la journée de samedi, l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH) comptabilise 168 morts dont 94 civils, 33 rebelles et 41
soldats. "De violents affrontements avaient lieu dimanche matin, notamment
dans les quartiers de Bab al-Jadid, Zahraa et Arkouba" , selon l'OSDH.
"Des explosions ont été entendues alors que l'aviation survolait" la
ville, ajoute l'association.
Des combats ailleurs dans le pays
L'assaut a été lancé samedi matin par l'armée syrienne,
après que de nombreux renforts sont arrivés aux abords de la ville en fin de
semaine. Les insurgés ont jusqu'à présent réussi à résister aux attaques de
l'armée. Ils ont même détruit des chars de l'armée, selon eux. Les rebelles
cherchent à présent à s'emparer d'un commissariat du quartier de Salhine, point
de croisement entre deux quartiers tenus par la rébellion.
Les affrontements se poursuivent également dans le reste du
pays : à Homs, à Idleb (nord-ouest) et dans la région de Damas, au moins un
rebelle et trois civils ont été tués samedi. Le président du Conseil national
syrien (CNS) Abdel Basset Sayda a demandé aux "pays frères et amis" d'armer
les membres de l'Armée syrienne de libération.
Une réunion "d'urgence" à l'ONU ?
Le CNS a par ailleurs demandé au Conseil de Sécurité de l'ONU organise une réunion "d'urgence" , pour empêcher les massacres de civils que le régime s'apprête à commettre selon lui. Dans le même communiqué, le CNS demande la mise en place d'une "zone d'exclusion aérienne" .
La communauté internationale, quant à elle, continue de condamner
cette attaque. Samedi, François Hollande a dit redouter "le chaos" en
Syrie, appelant la Chine et la Russie, deux pays qui posent leur veto à une intervention en Syrie, à la raison. Moscou a répondu qu'il n'était "pas réaliste" de croire que le pouvoir resterait les bras croisés alors que des rebelles "occupent" Alep.
La position de François Hollande lui vaut des critiques de la part de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, selon des propos rapportés par Le Parisien : "On m'a critiqué sur la Libye, mais moi au moins, j'ai agi" , aurait-il déclaré récemment, selon le quotidien. "Il faut être plus ferme avec le régime de Damas, beaucoup plus ferme" , a-t-il ajouté.
Enfin, le pape Benoît XVI a lui aussi appelé à l'apaisement. "Je lance à nouveau un appel urgent à la fin de toutes les violences" , à déclaré le souverain poncife.
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