Après la chute de Bachar al-Assad, faut-il craindre une résurgence de l'Etat islamique en Syrie ?

Selon Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie, on constate un regain de violence de Daech dans les zones contrôlées par les Kurdes, notamment.
Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Un homme cagoulé tient un drapeau de l'État islamique dans un désert en Irak ou en Syrie en 2015. (PICTURES FROM HISTORY / UNIVERSAL / GETTY IMAGES)

Faut-il craindre une résurgence de l'Etat islamique ? Avec la chute du régime de Bachar al-Assad, une nouvelle période d'incertitude s'ouvre en Syrie. Le nouveau pouvoir à Damas, dominé par les islamistes radicaux du groupe Tahrir al-Sham (HTS), ancienne branche d'Al-Qaïda, va devoir faire face à d'innombrables défis pour redresser un pays exsangue et traumatisé.

Car malgré la chute du pseudo-califat de Daesh en 2017 en Irak et en 2019 en Syrie, les jihadistes de l'État islamique n'ont jamais complètement disparu. Ils ont même commencé à reconstituer des cellules clandestines et pourraient tirer profit de l'instabilité naissante dans une Syrie traumatisée et divisée.

"Des attaques en permanence"

"Il y a des attaques en permanence contre les forces démocratiques syriennes. Ils attaquent des camions-citernes qui transportent le pétrole. On se souvient en 2022, l'attaque de la prison de Hassakeh par Daech. Il a fallu quand même trois semaines, un mois, pour réussir à en venir à bout...", souligne Fabrice Balanche, universitaire spécialiste de la Syrie à l'Université Lyon II, qui constate un regain de violence de Daech dans les zones contrôlées par les Kurdes.

"Il y a une nouvelle génération de combattants qui rejoint Daech : ce ne sont pas des jihadistes étrangers mais des jeunes Syriens désœuvrés, frustrés, appauvris, analphabètes parce qu'après 13 ans de guerre, évidemment, ils n'ont pas été à l'école. Ils n'ont pas d'horizon de travail, d'avenir..."

Fabrice Balanche

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Un danger de résurgence du groupe État islamique d'autant plus grand que la Turquie, proche du nouveau pouvoir Damas, ne cache pas sa volonté de détruire l'administration semi-autonome kurde, symbole de la lutte anti-Daech.

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