Syrie : le lourd passé du nouveau ministre de la Justice refait surface dans des vidéos d'exécution

Dans deux vidéos datées de 2015 qui circulent sur les réseaux sociaux et qui ont pu être authentifiées, Shadi al-Waisi supervise l'exécution de femmes accusées de prostitution.
Article rédigé par Marie-Pierre Vérot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le ministre syrien de la Justice, Chadi el Waïssi (à gauche), le 29 décembre 2024 à Soueïda, en Syrie. (BAKR ALKASEM / AFP)

Le ministre de la Justice syrien sous le feu des critiques. Deux vidéos qui ont pu être authentifiées par la plateforme Verify sèment l’émoi en Syrie : elles montrent le juge Shadi al-Waisi, actuel ministre de la Justice de HTS, supervisant l’exécution de deux femmes accusées de prostitution en 2015 à Idlib, administrée par un groupe jihadiste.

Les images sont glaçantes : une jeune femme en niqab est à genoux sur le macadam, entourée d'hommes en armes. Nous sommes dans la province d'Idlib, administrée par le Front al-Nosra, l'ancêtre de HTS. L'homme identifié comme Shadi al-Waisi prononce une sentence de mort pour prostitution et fait signe au bourreau.

La seconde vidéo le montre inflexible, kalachnikov en mains, face à une autre femme, qui ne demande pas à être épargnée, juste à voir ses enfants une dernière fois, "une dernière fois, mes frères", supplie-t-elle. Mais elle est forcée de s'agenouiller, avant d'être froidement abattue d'une balle dans la tête, tandis que les combattants du front al-Nosra, cagoulés, rendent grâce à Dieu.

Les appels à la démission se multiplient sur les réseaux sociaux. Un fonctionnaire, sous couvert de l'anonymat, confirme qu'il s'agit bien du nouveau ministre de la Justice, mais assure que "c'était une autre époque", une autre région, Idlib, où régnait alors la charia, et que "ce chapitre est clos". Avant de promettre avec les nouvelles autorités justice et État de droit. Pour l'heure, le dirigeant syrien, l'islamiste Ahmad al-Chareh, garde le silence.

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