: Vidéo "Je demande un droit à la vie, à la survie" : l'appel d'une femme à Emmanuel Macron pour rapatrier sa fille malade et ses petits-enfants prisonniers en Syrie
Pascale Descamps assure que sa fille, gravement malade d'un cancer et retenue dans un camp en Syrie, est prête à être jugée en France : "Que la justice fasse son travail."
Pascale Descamps demande au chef de l'État "clairement un droit à la vie, à la survie", alors que sa fille est prisonnière depuis deux ans dans un camp du nord de la Syrie, contrôlé par les forces kurdes, avec ses quatre enfants. À 32 ans, elle souffre d’un cancer du côlon et "n'a aucun traitement", déplore Pascal Descamps, jeudi 21 janvier sur franceinfo.
franceinfo : Quelles sont les conditions de vie dans ce camp du nord de la Syrie ?
Pascale Descamps : Ce sont des conditions très précaires, parce qu'ils vivent dans des tentes presque à même le sol. Ils peuvent acheter parfois des matelas très fins, mais ils sont soumis aux intempéries extrêmes en Syrie, quand il fait chaud, il fait au minimum 45 degrés. C'est le désert, il n’y a pas d'ombre du tout. L'hiver, il fait extrêmement froid et l'eau n'est pas potable. Il y a des insectes, les maladies ne sont pas soignées, même pour les enfants. Ma fille va mal. Elle essaie de rester debout, au sens propre, pour les enfants. Elle a une tumeur dans le côlon qui a grossi, ses symptômes se sont aggravés. Elle a des nausées, elle se sous-alimente, elle a du mal à manger. Elle ne va plus à la selle, donc c'est inquiétant. Comme elle a un cancer du côlon, c'est très significatif. L'appareil digestif ne fonctionne plus et elle frôle l’occlusion intestinale, ce qui est mortel.
Vous faites appel à Emmanuel Macron pour qu'elle soit rapatriée et soignée, mais c'est en général du cas par cas...
La doctrine n'a pas changé, ce sont des rapatriements au cas par cas. Auquel cas, si quelqu'un va mourir, c'est un cas ou pas ? Je leur demande, parce que là, sincèrement, c’est de la maltraitance. Elle est épuisée, elle n’a plus de forces. Elle n'a aucun traitement, aucun médicament, aucune prise en charge.
Votre fille est-elle prête à être jugée en France ?
Oui, bien sûr. On le dit depuis le début. Elle n’attend que ça. Aujourd’hui, je demande clairement un droit à la vie, à la survie, parce qu'il faut savoir qu'avec un cancer, elle n'a aucun traitement, elle a du Doliprane et elle doit avoir de l'argent pour l'acheter. Elle a attendu trois semaines la dernière fois, et ce n’est pas efficace.
Votre fille a-t-elle combattu avec les jihadistes ? Regrette-t-elle d'être partie ?
Elle regrette, oui, mais elle n'a pas combattu. Après, je ne veux pas faire d'angélisme, la justice fera son travail, si on lui accorde ça. Quel crime a-t-elle commis ? À part s’être déplacée là-bas ? Je parle pour ma fille. Pas d’angélisme, il y a cette appartenance à cette idéologie, mais dans quelles conditions ? Il ne faut pas faire fi de l’embrigadement. Je voyais bien en 2010 qu'elle s'enfermait, s'isolait, que c'était une dérive sectaire. Mais je ne connaissais pas la religion et en 2015, elle est allée en Syrie. C'est long, mais c'est relativement court aussi. Elle ne s'est pas levée un matin en se disant "Tiens, quels projets d'avenir ? Je vais aller dans un pays en guerre avec mes enfants." Il y a eu un lavage de cerveau, mais bon, encore une fois, la justice fera son travail si on lui laisse cette chance.
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