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L'autorisation de sortie du territoire pour les mineurs "va permettre d'empêcher des départs"

Depuis dimanche, les mineurs doivent de nouveau se munir d'une autorisation parentale pour quitter le territoire français. La mesure avait été abrogée en 2012, mais le contexte de sécurité justifie son retour selon Nathalie Goulet, de la commission sénatoriale de lutte contre les réseaux jihadistes.

Article rédigé par franceinfo
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Nathalie Goulet ex-présidente de la commission d'enquête du Sénat contre les réseaux djihadistes, en 2015. (JEAN-MARC LOOS / MAXPPP)

Depuis dimanche 15 janvier, l'autorisation de sortie du territoire est de nouveau obligatoire pour les enfants mineurs. Elle avait été supprimée en 2012. Ce retour s'inscrit dans la lutte contre le terrorisme, notamment le départ des jeunes radicalisés vers des zones de combats d'où ils pourraient revenir entraînés.

Interrogée sur franceinfo, Nathalie Goulet, sénatrice UDI de l'Orne et co-présidente de la commission sénatoriale de lutte contre les réseaux jihadistes, a estimé que cette décision devait être prise, même si elles pénalisent certains.

franceinfo : Cette mesure peut-elle être efficace ?

Nathalie Goulet : Beaucoup de jeunes sont partis vers des terrains de guerre : en Syrie, en Irak ou ailleurs. C'est une mesure qu'on avait envisagé depuis longtemps. Les radicalisés circulent de plus en plus jeunes vers les zones de combats. Même si la suppression constituait un allègement de procédure, on a considéré qu'il était de bonne politique, en tous cas prudent, de restaurer cette obligation.

Est-ce que ce n'est pas facilement contournable ?

Vous aurez toujours quelqu'un qui va courir plus vite, mais il faut bien faire quelque chose. Il faut tout de même savoir que ce sont les parents qui signalent les enfants radicalisés. La plupart des signalements pour des enfants en voie de radicalisation viennent des parents. C'est une mesure intelligente qui va permettre d'empêcher des départs. Ça mettra une étape supplémentaire dans la procédure qui leur permettra de sortir.

Est-ce qu'on ne va pas gêner des milliers de familles pour un effet forcément limité ?

La question a été posée, évidemment. C'est l'obligation de sécurité générale qui a primé quand on a choisi de remettre cette mesure en place. On peut s'interroger sur l'efficacité d'une mesure prise pour quelques-uns et qui va pénaliser beaucoup d'autres, mais il fallait la prendre.

On l'a fait en connaissance de cause. D'ailleurs, il y a un certain nombre de mesures qui vont devoir se construire au niveau européen. Vous ne pouvez pas demander à certains pays d'ouvrir ou de fermer des frontières sans aucune sécurité.

Pourquoi l'autorisation de sortie avait été supprimée en 2012 ?

C'était des problèmes liés à des allègements de procédures, on jugeait à l'époque que l'évolution de la mobilité des jeunes était telle qu'on pensait que ce n'était plus nécessaire. En plus, beaucoup ont des passeports, or l'autorisation était liée à la carte d'identité. Ceux qui avaient des passeports en étaient dispensés.

"On peut s'interroger sur l'efficacité d'une mesure prise pour quelques-uns" relativise Nathalie Goulet

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