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Antiterrorisme : les démineurs sont intervenus à plus de 4 000 reprises en France en 2016

C'est une des conséquences des attaques terroristes en France : les services de déminage sont intervenus plus souvent en 2016. Colis suspect, bagage abandonné, et projets d'attentat déjoués ont mobilisé les démineurs. 

Article rédigé par Stéphane Pair, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un démineur, en tenue de protection, effectue une démonstration lors de l'inauguration du nouveau centre de déminage à Marly-le-Roi le 9 juin 2016. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Sur l'année écoulée, les services de déminage ont enregistré à Paris, comme en province, des pics d’activité inédits. Selon les chiffres obtenus par franceinfo, les démineurs sont intervenus à plus de 4 000 reprises pour neutraliser des valises, des colis possiblement piégés ou répondre à des alertes à la bombe en France. 

"On s'aperçoit qu'après chaque évènement, que ce soit à Bruxelles ou le Bataclan, on a de forts pics d'activités, qui ne redescendent pas, explique le commissaire Christophe Bellini, le chef du bureau du déminage à la direction générale de la sécurité civile. On reste à un niveau supérieur aux années précédentes. Nous sommes rentrés dans une culture de la vigilance qui va durer pour l'ensemble des citoyens".

Entre janvier et septembre, les démineurs sont intervenus plus de 2 100 fois en province, et plus de 1 910 fois à Paris et en petite couronne, où l’activité a bondi de 20%.

Plus de sept interventions par jour à Paris

Voie publique, centres-villes, mais aussi métro parisien, gares et aéroports, les démineurs sont appelés partout pour des colis et des valises suspectes. Roissy et Orly remportent la palme. Dans ces aéroports, la vigilance renforcée a amené les services de déminage à neutraliser plus de 2 100 objets suspects depuis le début de l’année. 

À Paris, où la crainte de l'attentat à l'explosif provoque le plus d'activité pour le déminage, les services de la préfecture sortent plus de sept fois par jour pour neutraliser et, le plus souvent, faire sauter à l’explosif des objets abandonnés. En 2015, la moyenne était de 5,75 interventions par jour, et seulement trois interventions en 2014.

Une amende de 150 euros pour un bagage oublié

Ces interventions, appelées "levées de doute" dans le jargon des démineurs, peuvent durer d’une demi-heure à trois heures. Avec, à chaque fois, les mêmes conséquences : l'installation d'un périmètre de sécurité, et des perturbations en chaîne sur le trafic et la circulation des voyageurs dans les gares, le métro et les aéroports.

Dans 99% des cas, les objets ne sont pas piégés, mais juste oubliés. Cette étourderie peut vous coûter cher : dans les gares et les aéroports, l'amende s'élève à 150 euros, à laquelle s'ajoute la destruction assurée de vos biens.

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