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Tribunal d'Istanbul : le procureur pris en otage décédé

Le procureur turc pris en otage dans un tribunal d'Istanbul est mort des suites de ses blessures. Il avait été grièvement touché au cours de l'opération de police qui a mis fin à sa séquestration. Les deux militants du groupe d'extrême gauche clandestin ont été également tués.
Article rédigé par franceinfo
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  (Plusieurs explosions et au moins une vingtaine de coups de feu ont été  entendus depuis l'extérieur du bâtiment, rapidement enveloppé d'épaisses fumées © Maxppp)

Le procureur Mehmet Selim Kiraz "était gravement touché lorsqu'il est arrivé (à l'hôpital) mais nous l'avons perdu malgré tous nos efforts ", ont annoncé les médecins de l'hôpital d'Istanbul où il a été pris en charge. Le chef de la police, Selami Altinok, avait assuré que "tout a été essayé " pour obtenir la reddition sans violence des preneurs d'otages. Les deux militants d'extrême gauche ont été tués durant l'assaut.

Les autorités n'avaient pas confirmé une éventuelle intervention des forces de l'ordre contre les preneurs d'otages mais une forte déflagration et des coups de feu avaient retenti dans le tribunal d'Istanbul où plusieurs hommes armés retenaient depuis le début de l'après-midi un procureur chargé d'enquêter sur la mort d'un adolescent lors de la fronde antigouvernementale de 2013.

Un pistolet braqué sur la tempe

L’attaque serait attribuée à DHKP-C, un groupe d'extrême gauche turc, classé comme organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis. Il est impliqué dans l'attentat suicide commis en février 2013 contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara. Une photo d'origine inconnue avait été publiée sur le réseau Twitter et montrait le procureur, Mehmet Selim Kiraz, assis dans un fauteuil et un pistolet braqué sur la tempe par un homme dont le visage ne figure pas sur le cliché, tandis qu'un autre homme présentait à l'objectif la carte d'identité du magistrat.

Un ultimatum fixé à 14h35

Le commando menaçait de tuer l'otage d'ici 12h35 GMT si les policiers responsables de la mort du jeune homme ne faisaient pas d'ici là de "confession publique". Ils réclamaient en outre que leur chaîne hiérarchique comparaisse devant des "tribunaux populaires".

En toile de fond, la mort de Berkin Elvan

Le procureur Kiraz avait été chargé d'enquêter sur les circonstances de la mort de Berkin Elvan, mort le 11 mars 2014 après 269 jours d'un coma provoqué par le tir d'une grenade lacrymogène de la police à Istanbul lors d'une manifestation en juin 2013. L'annonce de décès de cet adolescent de 15 ans avait fait spontanément descendre dans les rues de toutes les grandes villes de Turquie des centaines de milliers de personnes. De nombreux manifestants ont encore commémoré sa disparition le 11 mars dernier.

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