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Trois dirigeants de l'opposition djiboutienne, arrêtés quelques heures samedi, sont désormais en "liberté provisoire"

C'est ce qu'a annoncé dimanche le procureur général de Djibouti. Ils sont accusés d'avoir joué un rôle dans les violences nocturnes survenues après la manifestation organisée vendredi contre le régime du président Ismaël Omar Guelleh.Aden Robleh Awaleh, Ismaël Guedi Hared et Mohamed Daoud Chehem avaient été placés samedi en garde à vue.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Le président de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh, contre lequel sont dirigées les manifestations de l'opposition (AFP - JOSE CENDON)

C'est ce qu'a annoncé dimanche le procureur général de Djibouti. Ils sont accusés d'avoir joué un rôle dans les violences nocturnes survenues après la manifestation organisée vendredi contre le régime du président Ismaël Omar Guelleh.

Aden Robleh Awaleh, Ismaël Guedi Hared et Mohamed Daoud Chehem avaient été placés samedi en garde à vue.

"Nous les avons libérés provisoirement parce que nous estimons encore que, malgré leur irresponsabilité, ils sont des dirigeants de partis politiques, l'un d'eux étant un parlementaire", a déclaré à l'AFP le procureur général Djama Souleiman.

Aden Robleh Awaleh, Ismaël Guedi Hared et Mohamed Daoud Chehem sont respectivement présidents du Parti national démocratique (PND), de l'Union pour la justice et la démocratie (UDJ) et du Parti démocratique djiboutien (PDD). Ismaël Guedi Hared dirige également l'Union pour l'alternance démocratique (UAD), principale coalition de l'opposition à l'origine de la manifestation de vendredi qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes près du stade Gouled.

Un policier et un manifestant ont été tués dans les violences qui se sont poursuivies de façon sporadique samedi dans la banlieue populaire de Balbala. Les manifestants, se revendiquant des révolutions égyptienne et tunisienne, exigeaient le départ du président Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999 et qui briguera un troisième mandat à la présidentielle du 8 avril. "Des personnes ont été arrêtées en flagrant délit, elles seront jugées et punies selon la loi", a ajouté le procureur général, qui n'a pas précisé le nombre de personnes interpellées. "Nous avions autorisé cette manifestation, mais malheureusement les manifestants ont dépassé les horaires prévus (...), tout ce qui s'est passé est sur les épaules des dirigeants" de l'opposition, a-t-il accusé.

La situation était revenue à la normale dimanche dans la capitale djiboutienne, où la présence policière était beaucoup plus discrète qu'au cours des dernières 48 heures.

Manifestation et incidents vendredi
Une importante manifestation, soldée par des incidents en soirée, avait eu lieu vendredi. Les affrontements ont débuté à la nuit tombée autour du stade Gouled, où étaient réunis depuis l'après-midi plusieurs milliers de manifestants. Les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui ont répondu par des jets de pierre et harcelé les policiers par petits groupes. Des détonations ont résonné dans ce secteur de la capitale, où des voitures ont brûlé, alors que plusieurs véhicules aux vitres brisés ont été endommagés par les protestataires.

Dans la soirée de vendredi, toute la capitale djiboutienne a été quadrillée par les forces de l'ordre, qui occupaient notamment la place près du stade Gouled. La manifestation, organisée par la principale coalition de l'opposition, l'Union pour l'alternance démocratique (UAD), s'était déroulée toute la journée de vendredi dans le calme. Elle a rassemblé plusieurs milliers de personnes faisant sans cesse référence aux révolutions tunisienne et égyptienne.

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