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Trois façons de protester contre la loi russe anti-homos

La loi sanctionnant la "propagande" homosexuelle devant les mineurs, promulguée fin juin, fait vivement réagir des homosexuels du monde entier.

Article rédigé par Ariane Nicolas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Abandonnez la vodka russe". Manifestation contre la loi russe jugée homophobe, devant le consulat russe à New York, le 31 juillet 2013. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

La riposte s'organise dans de nombreux pays. Vladimir Poutine a promulgué en juin un texte de loi qui sanctionne tout acte de "propagande" homosexuelle devant les mineurs. Les étrangers risquent une amende de 100 000 roubles (2 300 euros), jusqu'à 15 jours de détention et l'expulsion du pays. D'autres amendes sont prévues pour les citoyens russes.

Cette loi, qui devrait être appliquée aux Jeux Olympiques d'hiver, à Sotchi (Russie), est jugée discriminatoire par les défenseurs des droits de l'homme et a déjà suscité de nombreuses critiques à travers le monde. Francetv info a rencensé trois modes de protestation originaux. 

Boycotter la vodka russe et les JO de Sotchi

De nombreux bars gays ont publiquement affiché leur boycott de la vodka russe. Un exemple à Chicago (Illinois), repéré par 20 Minutes.fr, ou au Royaume-Uni et au Canada, à lire sur Libération.fr. The Shadow Lounge, qui s’autoproclame "premier club gay d’Europe", a ainsi rejoint le mouvement, citant la marque Stolichnaya comme étant celle qui est la plus affectée.

Des bouteilles de vodka sont disposées sur un drapeau arc-en-ciel, symbole LGBT, dans une boîte de nuit qui boycott la vodka russe à West Hollywood (Californie), le 1er août 2013. (JONATHAN ALCORN / REUTERS)

Les appels au boycott des JO de Sotchi se multiplient également. La pression est montée après les virulentes critiques de l'acteur britannique Stephen Fry, qui a écrit au Comité international olympique (CIO) pour lui demander de retirer à la Russie l'organisation des JO de Sotchi, accusant Vladimir Poutine d'avoir fait "des homosexuels des boucs émissaires comme Hitler l'avait fait avec les juifs". Le ministre russe des Sports, Vitali Moutko, a "lancé à tous un appel au calme", affirmant que les droits de "tous les sportifs et organisations sportives seraient respectés". 

Organiser une "kissing party"

Plus de 300 personnes ont participé à une "manifestation baisers" ou "kissing party" devant le consulat de Russie à Anvers (Belgique), vendredi 9 août. "Nous ne sommes pas une organisation, nous ne représentons personne. Nous sommes juste des citoyens qui veulent pour tous le droit d'exprimer leur orientation sexuelle, quelle qu'elle soit, et le droit d'aimer", a expliqué Paulo Guerreiro, un des organisateurs de l'action "To Russia with love".

"Now !" ("Maintenant !"), a-t-il crié à la foule. De nombreux couples, dont une majorité d'homosexuels, se sont alors embrassés, bercés par une musique romantique, comme le montre ce reportage d'Euronews.

User et abuser des arcs-en-ciel

Les manifestations contre cette loi sont l'occasion d'afficher les couleurs de l'arc-en-ciel, symbole de la communauté lesbienne-gay-bi-trans (LGBT) à travers le monde. Devant l'ambassade russe de Stockholm (Suède), par exemple, des militants ont repeint le passage piéton aux couleurs de ce drapeau. 

Le passage piéton situé devant l'ambassade russe à Stockholm (Suède), le 11 août 2013. (CHRISTINE OLSSON / SCANPIX SWEDEN)

Devant ce drapeau arc-en-ciel brandi au cours d'une manifestation à Londres (Royaume-Uni), samedi 10 août, des militants ont choisi de grimer le visage du président russe et de le coller sur une poupée gonflable.

Une photo du visage maquillé de Vladimir Poutine est aposée sur une poupée gonflable, lors d'une manifestation à Londres (Royaume-Uni), le 10 août 2013. (ANDREW COWIE / AFP)

Le mouvement de protestation a aussi un écho au sein de la Russie, où un homosexuel a été torturé à mort pour avoir révélé son orientation sexuelle, au mois de mai. Preuve en est, cette photo d'un militant qui a brandi un drapeau multicolore lors d'une action à Saint-Pétersbourg. Il y est écrit : "Ceci est de la propagande pro-tolérance".

Un militant de la cause homosexuelle pose devant les photographes lors d'une manifestation à Saint-Pétersbourg (Russie), le 2 août 2013. (ALEXANDER DEMIANCHUK / REUTERS)

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