Trois personnes ont été tuées dimanche dans des manifestations pour les salaires au Bangladesh

Des dizaines de milliers d'ouvriers du textile protestent contre la non-application d'une hausse de salaires décidée par le gouvernement.

Le mouvement s'est poursuivi lundi, avec des blocages de routes et un sit-in dans le district de Gazipur (nord), un des principaux secteurs de production de vêtements destinés à des marques occidentales.

Dimanche, les manifestations ont dégénéré à Chittagong et à Dacca. La police a tiré à balles réelles et utilisé des gaz lacrymogènes. Une cinquantaine de personnes ont été blessées dans une zone industrielle de Chittagong où 20.000 ouvriers ont attaqué des usines et un poste de police, selon la police. A Dacca, 4000 manifestants, essentiellement des femmes, ont incendié deux véhicules et bloqué une autoroute pour protester contre des employeurs.

Le groupe sud-coréen Youngone a fermé l'ensemble de ses 17 usines à la suite de manifestations de ses ouvriers.

Les salariés du textile protestent contre la non-application d'une augmentation des salaires décidée par le gouvernement le mois dernier. Cette augmentation de 80% du salaire minimum est entrée en vigueur début novembre après des semaines de protestation des ouvriers. Il est désormais de 3000 taka soit l'équivalent de 30 euros.

Le Bangladesh compte 4.500 entreprises textiles qui fabriquent notamment des vêtements pour des marques occidentales comme Wal-mart, H&M, Zara, Marks and Spencer. Le secteur emploie 3,5 millions de salariés dont 85% de femmes et représente 80% des exportations du pays.