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Turquie : le président Erdogan reprend la main après une tentative de putsch

En Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a repris la main ce samedi après une tentative de putsch menée la veille par des militaires. Un premier bilan fait état d'au moins 161 morts.
Article rédigé par Alexandre Billette
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Manifestation en soutien au président Erdogan samedi à Ankara © Chris McGrath / AFP)

La situation, tendue et très floue, au lendemain d'une tentative de coup d'Etat militaire en Turquie, attribuée à des soldats rebelles, semble se stabiliser. Le Parlement turc a été bombardé à plusieurs reprises dans la nuit de vendredi à samedi. Le Premier ministre turc affirme ce samedi que "la situation est sous contrôle ". 

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Erdogan de retour en Turquie et aux manettes

Ce samedi matin, à 6h30, des bruits d’explosion et des tirs d’armes à feu étaient toujours entendus sporadiquement à Istanbul, sans que l’on sache précisément quelle est la situation après une nuit de confusion totale. Il était alors question, selon le parquet, de plus de 60 morts à Istanbul et Ankara. Les autorités turques semblaient avoir repris le contrôle, dès l'aube. C'est ce qu'ont officialisé les autorités à la mi-journée. Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a affirmé que la situation était "entièrement sous contrôle ". Binali Yildirim a aussi précisé que le coup d'Etat avorté avait fait 161 morts et 1.440 blessés. 

Le président Recep Tayyip Erdogan est rentré à Istanbul dans la nuit de vendredi à samedi sous les acclamations d’une foule rassemblée à l’aéroport. Le chef de l’Etat turc avait appelé ses partisans vendredi soir à descendre ans les rues pour protester contre le putsch. Toutefois, l'organisation du putsch militaire et ses motivations restent confuses.

Le président Erdogan organise une purge de l'armée et des autorités judiciaires. 2 839 soldats ont été arrêtés, en lien avec la tentative de putsch. Le Conseil supérieur des juges et des procureurs a aussi démis de leurs fonctions 2 745 juges. Des mandats d'arrêts ont été émis pour 140 membres de la Cour de Cassation. 

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La France condamne "une tentative de coup de force"

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, condamne, ce samedi, dans un communiqué la tentative de coup d'Etat qui a visé le pouvoir turc : "La Turquie a fait l’objet d’une tentative de coup de force contre son ordre constitutionnel et démocratique qui appelle la plus ferme condamnation de la France."

"La population turque a montré sa grande maturité et son courage, en s’engageant pour le respect de ses institutions. Elle en a payé le prix avec de très nombreuses victimes, auxquelles vont mes pensées" ajoute le ministre dans ce communiqué. "La France forme le vœu que le calme puisse revenir très vite. Elle espère que la démocratie turque sortira renforcée de cette épreuve et que les libertés fondamentales seront pleinement respectées" conclut Jean-Marc Ayrault.

Une situation informative

Interrogée par France Info, Dorothée Schmid, chercheuse à l'Institut français des relations internationales (IFRI) et spécialiste de la Turquie s'interroge : "On ne sait pas encore très bien où on en est" déclare-t-elle, précisant toutefois que la situation est informative. "Ce qu'on a l'impression d'apprendre aujourd'hui, c'est qu'il y a une partie de l'armée au moins qui était toujours très axée sur des valeurs kémalistes et qui était apparemment excédée par l'évolution de la personnalisation du pouvoir et le tournant autoritaire de la gestion du pouvoir par Erdogan, l'islamisation. Dorothée Schmid ajoute que "c 'était apparemment une partie de l'armée minoritaire. Cela dit, on ne sait pas encore très bien où on en est. On ne sait pas très bien qui est à l'origine de cette tentative. Ce serait un groupe d'officiers dissidents de l'armée" précise-t-elle, analysant  qu'"Erdogan doit faire face à deux grandes menaces, la rébellion kurde à l'est, avec beaucoup de pertes civiles, et Daech . "Si en plus de ça, on a un putsch avorté, ça veut dire que la Turquie est dans un état d'extrême instabilité politique" conclut la chercheuse de l'IFRI.

  (L'essentiel sur le président Erdogan © Visactu)

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