Turquie - Syrie : quels sont les risques d'embrasement ?
Avec le texte voté à la mi-journée
par le Parlement convoqué en session extraordinaire, le gouvernement turc bénéficie
d'une fenêtre d'une année pour envoyer, si et quand il le juge nécessaire, des
soldats ou des avions de chasse mener des opérations sur le sol syrien.
Un feu vert avant tout destiné à dissuader le régime de Damas de poursuivre ses
attaques contre la Turquie. Ankara bombe le torse, pilonne sporadiquement des
positions syriennes autour du poste-frontière de Tall al-Abyad, mais ne semble
pas vouloir partir en guerre. Les Syriens "ont reçu la leçon
nécessaire", confie un proche conseiller du pouvoir, ajoutant que "tout
dépendra maintenant de l'attitude de la Syrie."
Et côté Syrien, on ne semble pas
non plus vouloir jouer la carte de l'escalade militaire. Selon Moscou, les
autorités syriennes auraient reconnu un "incident tragique" et
promis "que cela ne se reproduirait pas." Les autorités russes
attendent maintenant que leur allié syrien présente des excuses officielles.
Les Occidentaux mesurés et prudents
De Washington à Paris, les
capitales occidentales ont également condamné les tirs venus de Syrie. Une
déclaration est attendue de la part du Conseil de sécurité de l'ONU. Mais
au-delà des mots, il ne faut pas attendre la moindre évolution de l'attitude
des Occidentaux, toujours coincés par les vétos russe et chinois au Conseil de
sécurité contre toute action en Syrie. Faire montre d'escalade dans le langage
sans agir ensuite serait, une nouvelle fois, faire la démonstration de
l'impuissance des instances internationales.
Sans soutien autre que
diplomatique, la Turquie dispose de peu d'options. Elle pourrait toutefois
évoquer l'article 5 de la charte de l'Otan, qui stipule qu'une "attaque
armée contre un des pays membres est considérée comme une attaque dirigée
contre eux tous". L'Alliance pourrait alors déployer des forces en Turquie
pour afficher son soutien, et jouer la dissuasion.
En cas d'escalade, Ankara pourrait aussi recourir à l'article 51 de la charte
de l'ONU qui légitime l'usage de la force en cas d'agression armée.
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