Municipales en Turquie : les premières tendances donnent l'opposition en tête à Istanbul et Ankara
L'investissement dans la campagne du président turc, Recep Tayyip Erdogan, n'a vraisemblablement pas suffi à convaincre les deux plus grandes villes du pays. L'opposition est donnée gagnante à Istanbul, ainsi que dans la capitale, Ankara, selon les résultats partiels publiés dimanche 31 mars, à l'issue des élections municipales. Sur 33% des urnes dépouillées, à 20 heures, le maire CHP (social-démocrate) sortant d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, était crédité de 49,7% des voix contre 41,5% à son principal adversaire du parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur).
A Ankara, le maire CHP, Mansur Yavas, était également en position d'être reconduit, avec 57,1% contre 35,6% à son opposant, après dépouillement d'un peu plus de 15% des urnes. Enfin, à Izmir (Ouest), la troisième ville du pays et fief du parti social-démocrate, son candidat est également donné largement en tête.
Dans le reste du pays, les candidats de l'AKP font comme attendu la course très largement en tête dans plusieurs grandes villes d'Anatolie (Konya, Kayseri, Erzurum) et de la mer Noire (Rize, Trabzon), bastions du président Erdogan, tandis que le parti pro-kurde DEM est donné vainqueur dans les grandes villes du Sud-Est à majorité kurde, dont Diyarbakir, la capitale informelle des Kurdes de Turquie.
Les regards tournés vers Istanbul
Une nouvelle défaite de l'AKP à Istanbul serait lourde de conséquences pour le chef de l'Etat. Et pour cause, le maire sortant d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, est abonné au podium des personnalités politiques préférées des Turcs. Il se pose régulièrement en rival direct de Recep Tayyip Erdogan, qui l'a pour sa part dépeint en "maire à temps partiel", dévoré par ses ambitions nationales.
Le match de la prochaine présidentielle pourrait ainsi se jouer entre les deux hommes, qui partagent des origines communes de la mer Noire et une même passion pour le ballon rond. Agé de 70 ans, le chef de l'Etat a affirmé début mars que ces élections serait ses "dernières", laissant entendre qu'il quittera le pouvoir en 2028. A moins de réviser la Constitution pour s'offrir une nouvelle candidature.
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