Au lendemain du référendum en Turquie, le pays "est divisé en deux"
Pour l'écrivain turc et directeur de recherches au CNRS, Nedim Gürsel, la victoire du oui au référendum illustre l'existence de "deux Turquie".
En Turquie, le "oui" au référendum voulu par le président Recep Tayyip Erdogan a recueilli 51,37% des suffrages, dimanche 16 avril, après dépouillement des bulletins dans 99,45% des urnes.
Ce référendum vise à remplacer le régime parlementaire par un régime présidentiel, avec notamment la suppression du poste de Premier ministre. L'écart entre le "oui" et le "non" est toutefois "minime", a déclaré dimanche sur franceinfo Nedim Gürsel, écrivain turc et directeur de recherches au CNRS.
Deux Turquie se font face
Recep Tayyip Erdogan visait une large victoire, un plébiscite, mais selon Nedim Gürsel, la "Turquie est divisée en deux" : "Il n'y a pas vraiment de quoi crier victoire. Quand vous regardez la carte, les cinq grandes villes et les villes côtières ont voté contre ce référendum."
Nedim Gürsel estime, au vu des résultats, qu'il y a "deux Turquie" : "Il y a une Turquie moderne qui tient à la laïcité et à la démocratie et une Turquie conservatrice qui veut un président fort et anti-européen."
En ce qui concerne les nouveaux pouvoirs attribués au président turc avec ce référendum, Nedim Gürsel, affirme que le "danger le plus grave" pèse sur "l'état de droit et l'indépendance de la justice". "Désormais, le président va pouvoir nommer les magistrats, le poste de Premier ministre sera supprimé. Et ce qui m'inquiète le plus, c'est que le président sera en même temps le leader du parti majoritaire", explique le directeur de recherches au CNRS.
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